20ème anniversaire de la fermeture de la frontière Algérie-Maroc : les populations de la région paient le prix d’un Maghreb éclaté

A l’occasion du 20ème anniversaire de la fermeture de la frontière entre l’Algérie et le Maroc, Oxfam publie une note illustrant les principaux coûts liés à la non-intégration du Maghreb.

Selon l’ONG, l’un  des plus importants obstacles à cette intégration du Maghreb  est la perpétuation des tensions entre le Maroc et l’Algérie qui se cristallisent autour du conflit du Sahara Occidental. Oxfam relève dans cette note que, suivant les estimations, le coût de la non-intégration du Maghreb représente de 2 à  3  % de PIB annuel pour les pays de la région. Il peut atteindre jusqu’à 10 milliards de dollars de perte annuelle pour les économies cumulées des cinq pays du Maghreb.

L’ONG appelle la France,  premier partenaire économique du Maghreb, à  œuvrer davantage en faveur d’un apaisement des tensions entre l’Algérie et le Maroc  notamment celles relatives au conflit du Sahara Occidental, et à offrir son soutien en faveur d’une intégration maghrébine qui bénéficierait à l’ensemble des populations de la région.

« La France est le premier partenaire commercial de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie. Elle est également le premier investisseur dans la région du Maghreb et les pays maghrébins sont les premiers bénéficiaires de l’Aide Publique au Développement française. La France a donc un rôle de premier plan à jouer pour contribuer à l’apaisement de ces relations, y compris si elle veut stimuler les économies de ces pays partenaires », souligne Nicolas Vercken, directeur du plaidoyer d’Oxfam France.

Outre les pertes en termes de croissance, Oxfam relève que les tensions entre l’Algérie et le Maroc, et en particulier autour du conflit du Sahara Occidental, sont à l’origine d’une course à l’armement dangereuse entre les deux pays : de 2007 à 2013, la part des dépenses militaires dans le PIB a augmenté de 19% au Maroc et de plus de 65% en Algérie, grevant les budgets de ces pays de ressources cruciales. En 2013, ces deux pays ont  fait partie des 20 pays  consacrant la plus grande part de leur PIB aux dépenses militaires.

« Ce niveau de dépenses militaires faramineuses est incompréhensible, alors que le chômage touche un jeune sur cinq au Maroc et un jeune sur quatre en Algérie, et que les besoins sociaux sont gigantesques. Obtenir une résolution du conflit au Sahara Occidental, pourrait contribuer à un apaisement diplomatique, et créer une dynamique budgétaire et de développement vertueuse au Maroc et en Algérie et, au-delà, dans l’ensemble du Maghreb,  qui pourrait bénéficier aux populations les plus vulnérables », rappelle Nicolas Vercken.

Contact

Fanny Mantaux
fmantaux@oxfamfrance.org
01 77 35 76 00  / 06 51 15 54 38

Notes aux rédactions

Pour télécharger le rapport complet : http://oxfamfrance.org/sites/default/files/file_attachments/sahara_occidental_-_developpement_maghreb.pdf

Témoignages de six jeunes maghrébin-e-s né-e-s l’année où la frontière a été fermée, interviewé-e-s par Oxfam entre juin et juillet 2014 : http://oxfamfrance.org/actualites/algerie-maroc-frontiere-fermee-depuis-20-ans