Accord de partenariat économique : Oxfam France dénonce la signature précipitée de l’accord de la Côte-d’Ivoire

La Côte d’Ivoire a signé hier un Accord de partenariat économique intérimaire, qui avait été initié en décembre 2007 sous la pression de la Commission européenne. Après l’échec des négociations avec la CEDEAO [[Les APE sont négociés entre l’Union européenne et 6 régions ACP. Parmi ces régions, la CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) comprend : Bénin, Burkina Faso, Cap Vert, Côte d'Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, la Guinée-Bissau Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo.]] d’un Accord de partenariat économique (APE) avec l'ensemble des 16 pays de la région, en octobre 2007, la Commission européenne s’était en effet tournée vers la Côte d’Ivoire pour initier un accord individuel, menaçant le pays d’une limitation brutale de l’accès aux marchés européens pour ses principales exportations (cacao, café, banane…)[[Dans la CEDEAO, la Commission européenne a également initié un accord avec le Ghana en décembre 2007.]].

La CEDEAO a entamé depuis de long mois des négociations internes avec ses Etats membres, afin de préparer une position commune pour les négociations avec l’Union européenne en 2009. Mais l’accord intérimaire signé par la Cote d’Ivoire est plus favorable aux ambitions de la Commission européenne que les propositions de la CEDEAO.

« Avec cette signature, la Commission européenne renforce sa pression sur l’ensemble de la région. Cet accord précipité met en danger la dynamique de négociation régionale en Afrique de l’Ouest » affirme Jean-Denis Crola d’Oxfam France.

Oxfam France souligne également que depuis le début de ces négociations commerciales, destinées à remplacer l’Accord de Cotonou L’accord de Cotonou a été signé en 2000 entre l’Union européenne et 78 pays ACP. Cet accord reposait sur la base de l’asymétrie des échanges entre l’UE et les pays ACP. Il doit être remplacé par six accords de partenariat économique, reposant sur l’ouverture des marchés des pays ACP], la Commission européenne utilise les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) comme moyen de pression pour forcer les pays ACP à signer les APE.

« De peur d'être mis à défaut devant l'Organisation mondiale du commerce, la Commission européenne met en danger les impératifs de développement et d’intégration régionale de l’Afrique de l’Ouest. La signature de l’accord intérimaire de la Cote d’Ivoire reflète le mépris de la Commission européenne pour la dynamique interne de la région » conclut Jean-Denis Crola.

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