Pour Christian Reboul, d'Oxfam France, « l'engagement financier réellement additionnel de la France pour venir appuyer le Plan de relance du Mali 203-2014 pourrait s'avérer très inférieur à la somme annoncée. Il est très probable que la France comptabilise notamment dans ce montant une enveloppe de 150 millions d'euros de fonds déjà engagés ces dernières années, composée aux deux tiers de prêts, sans lien avec la nouvelle dynamique politique portée par la conférence des donateurs qui se tiendra demain à Bruxelles. »
Le gouvernement français affiche sa volonté de faire de la transparence la règle en matière d'aide publique au développement (APD). Oxfam France demande donc au gouvernement français de clarifier au plus vite la nature de cette annonce en prenant en compte le seul critère susceptible de mesurer l'engagement des autorités pour le développement du Mali : celui des fonds strictement additionnels.
« Aucun détail n'a été donné sur la composition de cet engagement de près de 280 millions d'euros, malgré nos demandes de précisions. Il est à craindre que, au delà de cet effet d'annonce, la France se contente d'additionner diverses enveloppes d'aide au développement déjà engagées. »
Oxfam France souligne que cette annonce est en l'état peu compatible avec le montant d'APD consacré chaque année aux « subventions-projets bilatérales », qui s'établit à seulement 167 millions d'euros en 2013 pour les 17 pays pauvres prioritaires de l'aide française, dont le Mali, le Niger et la Mauritanie.
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