Conférence pour le développement du Mali, une stratégie et des engagements, pour quel budget français ?

Dans le cadre de la visite en France du Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, une conférence internationale pour la relance économique et le développement du Mali avait lieu ce matin au siège de l’OCDE. A l’ouverture de la conférence, le Président français François Hollande a annoncé une aide au Mali à hauteur de 360 millions d’euros pour les années 2015-2017.

« Cette conférence permet de jeter les bases d’une mise en œuvre effective de l’accord de paix[1]. C’est une bonne opportunité pour les donateurs de s’engager à financer et à appuyer la stratégie spécifique pour le développement des régions Nord du Mali », explique Mohamed Coulibaly, Directeur des programmes d’Oxfam au Mali.

« Du fait de l’insécurité, l’accord de paix demeure toujours fragile. Une des conditions pour la réussite de la stratégie du développement des régions Nord du Mali serait une gestion plus efficiente et plus transparente des ressources allouées à sa mise en œuvre », poursuit Mohamed Coulibaly.

Oxfam France s’interroge sur la faisabilité de cette annonce qui intervient alorsque le budget del’aide publique au développement présenté fin septembre au Parlement français est en baisse de 177 millions d’euros et que les crédits dédiés spécifiquement aux questions de gouvernance, à la reconstruction post-crise et au renforcement des administrations et des Etats baissent de 25 %[2] .

« En plein débat budgétaire en France et alors que les député-e-s débattent intensément depuis deux semaines à l’Assemblée nationale pour tenter d’enrayer la baisse qui touche l’aide au développement française depuis 4 ans, une clarification est nécessaire » selon Christian Reboul, Responsable de Plaidoyer Financement du développement à Oxfam France.

« La situation au Mali, en République Centrafricaine, l’épidémie Ebola, la crise syrienne nous rappellent sans cesse l’importance d‘une politique d’aide au développement efficace, transparente et ambitieuse. Le budget actuellement en discussion au Parlement doit aboutir à une véritable augmentation de l’aide au développement. La multiplication des annonces ne doit pas cacher la réalité de la baisse des crédits budgétaires. Seuls les parlementaires et le gouvernement ont le pouvoir à court terme d’inverser la tendance », prévient Christian Reboul.



[1]Signé en juin 2015 par les différents groupes rebelles touaregs et les autorités maliennes, l’accord d’Alger vise à instaurer une paix durable dans le nord du pays et à mettre fin au djihadisme http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/10/21/visite-en-france-d-ibk-sur-fond-de-relance-economique-du-mali_4794056_3212.html#jR8iuj3QTctDuTjj.99

[2]Dans le Projet de Loi de Finances 2016, le Fonds de Solidarité Prioritaire Gouvernance passerait de 43 millions d’euros en 2015 à 32 millions d’euros en 2016

Contact

Cécile Génot – cgenot@oxfamfrance.org– 01 85 34 17 66 – 07 82 63 47 57

Notes aux rédactions

Christian Reboul et Mohamed Coulibaly sont disponibles pour réaction immédiate et analyse