Alors que les ministres présents en Egypte négocient actuellement le texte final de la COP27, les pays riches continuent de s’opposer à la création d’un fonds dédié au financement des pertes et dommages sous l’égide des Nations Unies.

Le groupe G77 + Chine, qui représente 134 pays en développement, plaide pourtant pour la création d’un tel fonds dès cette année. Oxfam est solidaire de cette demande et enjoint les pays riches à changer immédiatement leur position.

Guillaume Compain, chargé de campagne climat chez Oxfam France, déclare :

“Il est honteux que de nombreux pays riches – et notamment les États-Unis – continuent de rejeter les appels à la création d’un fonds pour les pertes et dommages à la COP27. C’est un impératif de justice climatique : dans les pays du Sud global, des millions de personnes sont touchées chaque année par des catastrophes climatiques causées essentiellement par les émissions des pays du Nord”.

Les pays riches doivent atteindre leur objectif de 100 milliards de dollars par an pour le financement de l’action climatique des pays du Sud et créer un nouveau fonds pour les pertes et les dommages qui soit facilement accessible et sensible au genre.

Les solutions soutenues par la France sont insuffisantes

Les financements annoncés jusqu’à présent sont non seulement insuffisants mais ils prennent la forme de dispositifs peu ambitieux et inclusifs, à l’image du Bouclier Mondial auquel la France contribue et qui est excessivement focalisé sur des mécanismes assurantiels.

Lors de son intervention au sommet du G20 ce matin, Emmanuel Macron a réaffirmé sa volonté de construire un « New deal » financier avec les économies en développement via un événement de haut niveau organisé l’an prochain par le Président français.

Guillaume Compain commente : « Cette volonté peut se transformer en excellente nouvelle si elle est belle et bien porteuse de progrès perceptibles pour les pays en développement. Mais Oxfam sera plus attentive que jamais car la liste des défis pour lesquels les pays en développement attendent des réponses et du soutien est longue, à commencer par la réallocation des droits de tirages spéciaux des pays riches vers les pays pauvres ».

Contact presse :

Guillaume Compain | Chargé de campagne Climat
gcompain@oxfamfrance.org | 06 85 26 01 08

Elise Naccarato | Responsable de campagne Climat et Sécurité Alimentaire
enaccarato@oxfamfrance.org | 06 17 34 85 68

Notes aux rédactions :

  • Selon le rapport « Le coût du retard » de la Loss and Damage Collaboration, 189 millions de personnes par an en moyenne ont été touchées par des événements climatiques extrêmes dans les pays en développement depuis 1991, année où un mécanisme a été proposé pour la première fois pour faire face aux coûts des impacts climatiques sur les pays à faible revenu.
  • 40 millions de personnes dans la Corne de l’Afrique sont actuellement confrontées à une crise de la faim induite par le climat. Le Pakistan est confronté à des pertes et des dommages d’une valeur de 30 milliards de dollars à la suite des récentes inondations massives qui ont laissé un tiers du pays sous l’eau.
  • Les droits de tirage spéciaux ou DTS ont été créés en 1969 par le FMI. Conçus initialement pour permettre à ses membres (190 pays actuellement) d’accroître leurs réserves de change, ils peuvent servir à renforcer leur économie, par exemple pour renforcer leur système de santé publique ou d’éducation, sans alourdir le fardeau de leur dette. Mais les DTS sont distribués aux pays membres en proportion de leur contribution au FMI (qui varie en fonction de leur poids dans l’économie mondiale), donc les pays à faible revenus ont perçu seulement 5% de l’émission de 650 milliards de $ de DTS en août 2021.