Selon Oxfam, face à l’offensive de l’armée israélienne dans le sud de la bande de Gaza, l’échelle de la destruction, des dangers et de la souffrance de la population civile est telle qu’aucune réponse humanitaire n’est possible dans l’enclave.

Le cauchemar a lieu sous les yeux de la communauté internationale. « Nos dirigeant·es politiques, faisant preuve d’une lamentable faiblesse, ne parviennent pas à instaurer un cessez-le-feu, qui constitue la seule action humanitaire qui compte vraiment à l’heure actuelle », déplore Louis-Nicolas JANDEAUX, responsable humanitaire d’Oxfam France.

Selon Oxfam, de nombreux membres de la communauté internationale, en particulier ceux qui soutiennent l’État israélien, sont complices de la mort en masse, des déplacements forcés, de la faim et des privations infligées à plus de 2 millions de personnes parquées et déplacées dans les zones cibles désignées par Israël à Gaza, dans le nord assiégé et maintenant dans le sud pris au piège.

Le personnel d’Oxfam à Gaza parle de jeunes enfants demandant à leurs parents d’emporter des bagages séparés pour leur prochain déplacement, au cas où leurs parents seraient tués. Les gens se battent désormais pour se procurer des produits de première nécessité comme la nourriture, l’eau et le carburant. Un partenaire d’Oxfam a déclaré aujourd’hui :

« Il s’agit là de la période et de la guerre les plus difficiles que nous ayons connues. En regardant autour de vous, vous ne voyez que des personnes déplacées, blessées, qui dorment dans la rue. Par ailleurs, nous éprouvons beaucoup de difficultés à distribuer l’aide car nous sommes en sécurité nulle part à Gaza. Le danger est omniprésent, les bombes peuvent tomber n’importe où. »

Quasiment aucune aide ne parvient à Gaza. Le peu qu’Israël laisse entrer au compte-gouttes est insuffisant et ne peut être distribué en toute sécurité à la population civile, forcée de fuir pour survivre. Louis-Nicolas Jandeaux ajoute : « Le système humanitaire international est submergé par ce type de chaos systémique, militarisé. Nos gouvernements ne peuvent même pas se cacher derrière l’écran de fumée de l’humanitarisme maintenant qu’Israël mène sa campagne de punition collective.

« Les « zones sécurisées » de Gaza sont une illusion : elles ne sont pas protégées, elles n’ont pas fait l’objet d’un accord formel et ne sont pas fiables, elles ne sont pas approvisionnées et ne sont pas accessibles. Nous craignons vraiment que des masses de personnes terrifiées soient bientôt contraintes de quitter Gaza sous prétexte de « mise en sécurité ». Cela forcerait le système humanitaire à faire un choix impossible entre aider la population civile et se rendre complice d’une déportation forcée.

« La terrible ironie est que cette destruction militarisée de Gaza réduit littéralement à néant toute chance de sécurité réelle pour la population palestinienne comme pour la population israélienne. Un cessez-le-feu doit être instauré maintenant et il faut garantir un accès sûr aux organisations humanitaires afin de permettre au personnel de sauver des vies. »

 

Contact

Louis-Nicolas JANDEAUX, responsable humanitaire Oxfam France, 06.49.15.58.60, lnjandeaux@oxfamfrance.org

Notes aux rédactions

Le 7 décembre, Oxfam se joindra aux porte-paroles d’autres organisations humanitaires lors d’une session d’information internationale destinée aux médias, afin d’expliquer concrètement comment la reprise des opérations militaires a provoqué une catastrophe à Gaza. Avis aux médias pour le 7 décembre – Google Docs

Voici le dernier message vocal (enregistré le 6 décembre) d’un membre du personnel d’Oxfam piégé à Gaza, dans lequel il raconte son expérience: https://oxfamint.resourcespace.com/?r=365394&k=9a11370f9e

Pour accéder à plus de témoignages et ressources, rendez-vous ici.