G20 : Un an pour que la France concrétise les pistes de Séoul

Le G20 de Séoul s'est achevé après avoir adopté une déclaration baptisée ambitieusement, comme le demandait Oxfam, « le consensus de Séoul pour le développement » mais sans avoir levé les nombreuses ambiguïtés qui demeurent sur ce que recouvre exactement pour les pays du G20 ce nouveau « consensus ».

Pour ne pas apparaître comme un « Cartel des 20 » soucieux avant tout de leurs seuls intérêts, le Groupe des 20 se devait d'approcher le développement en changeant totalement de perspective.

Il doit maintenant faire la preuve de sa volonté de ne pas répéter les erreurs du passé. En tournant officiellement la page du « consensus de Washington », le consensus de Séoul doit donc, par exemple, clairement mettre un terme à plusieurs décennies de privatisation et de libéralisation à marche forcée ne répondant aucunement aux besoins des pays les plus pauvres.

Le G20 doit être le lieu où sont exprimées les responsabilités conjointes des 20 puissances économiques qui le composent à l'égard du reste de la planète. Qu'ils se réunissent ou non, les pays du G20, en raison de leur poids dans l'économie mondiale, pèsent fortement de manière collective sur le sort des populations les plus pauvres et des pays les plus pauvres. Il était donc inconcevable qu'ils n'acceptent pas de prendre en compte l'importance des questions de développement. En le faisant, le message qu'ils ont choisi de donner à Séoul, avec un communiqué alambiqué marqué par les formules de compromis, fait qu'il n'est pas possible de le juger sur parole.

Pour juger le G20 sur les actes, la première étape qui s'ouvre sous présidence française sera donc décisive. Pour le faire, Oxfam France estime que le plan d'action présenté à Séoul peut permettre des avancées en matière de développement pendant la présidence française du G20 dans les domaines suivants :

Sécurité alimentaire

Pour Jean-Denis Crola, d'Oxfam France :

« Le G20 se saisit enfin des questions de sécurité alimentaire. Il s'engage à soutenir les agricultures paysannes, mais il peine à s'attaquer de front aux sujets sur lequel il aurait une vrai valeur ajoutée : la régulation des marchés des matières premières et la lutte contre la spéculation. »

« En voulant toucher à tous les sujets, le risque est de voir le G20 se poser en nouvel organe de gouvernance de la sécurité alimentaire, et de rentrer en concurrence avec le ouveau Comité de la sécurité alimentair. Il est essentiel que le G20 s'inscrive pleinement dans le calendrier de travail du CSA, pour renforcer son action, au lieu de s'y substituer. »

Financements innovants pour le développement et taxes internationales

Pour Luc Lampriere, d'Oxfam France :

« Le mandat donné à la France qui prend la présidence du G20 pour faire avancer les mécanismes de financements innovants en faveur du développement et de la lutte contre le changement climatique laisse la porte ouverte à des résultats. En déclarant à Séoul 'si quelques uns se mettent d'accord pour amorcer des financements innovants (en France en 2011) ce sera un succès', Nicolas Sarkozy affirme qu'il n'est pas, y compris sur la question des taxes internationales pour le développement, indispensable d'obtenir un soutien unanime au niveau international pour avancer. »

« Que ce soit au niveau national, en France, et dans les pays qui soutiennent cette initiative, en Europe en particulier, des taxes financières ou sur les changes peuvent être mises en place sans attendre. La France a un an pour convaincre un maximum de pays. »

Régulation et paradis fiscaux

Pour Luc Lampriere, d'Oxfam France :

« Tout effort en faveur du renforcement des propres budgets des pays pauvres n'est rien sans une lutte efficace contre l'évasion fiscale et les paradis fiscaux qui soit également profitable à ces pays. Oxfam France sera particulièrement vigilante à ce que le G20 s'engage sur la voie d'un accord multilatéral d'échange d'information automatique et s'attaque directement à la transparence et aux pratiques de ses propres multinationales et de ses banques. »

Séoul, 12 Septembre 2010

Contacts presse

– A Paris : Magali Rubino rubino@oxfamfrance.or / 00 33 1 56 98 24 45 / 00 33 6 30 46 66 04
– A Séoul : Luc Lamprière 00 82 10 80 62 32 64 (portable coréen)

En savoir plus

– Consulter la [page spéciale consacrée au G20 de Séoul->En-direct-du-G20-de-Seoul,919] qui s'est tenu les 11 et 12 septembre 2010
– Consulter les programmes d'Oxfam France sur les [sommets du G8 et G20->-Rencontres-du-G8-] et sur le [Financement du développement->-Financement-du-developpement-]

 
||Communiqué envoyé dans le cadre d’une campagne lancée en septembre 2009 sur la lutte contre le changement climatique et réalisée avec l’aide financière de l’Union européenne. Le contenu de cette campagne relève de la seule responsabilité d’Oxfam France et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne.|

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