Réagissant à l’annonce de l’accord conclu aujourd’hui entre le Hamas et le gouvernement israélien permettant la libération d’otages et de prisonniers et la mise en place d’une pause humanitaire de quatre jours, le responsable plaidoyer humanitaire d’Oxfam France, Louis-Nicolas Jandeaux, a déclaré :

« Nous nous réjouissons de la libération imminente d’un certain nombre d’otages israéliens et étrangers. Cet accord va permettre de réunir des familles séparées des deux côtés ou d’entamer le deuil de celles et ceux qu’elles ont perdus. Nous aimerions être optimistes et y voir les prémices d’un cessez-le-feu permanent, mais celui-ci semble à l’heure actuelle encore lointain. »

« Cette pause humanitaire dans les bombardements incessants menés à Gaza, qui causent tant de souffrances à plus de deux millions de Palestiniens et de Palestiniennes, offre un peu de répit aux populations civiles et pour acheminer de l’aide humanitaire, mais pas plus. Une trêve de cinq jours ne pourra apporter qu’un soulagement très limité aux civils et est insuffisante au regard de l’ampleur des besoins et des destructions. Elle ne nous permettra aucunement d’inscrire l’aide humanitaire dans la durée, puisqu’elle prendra fin au bout de cinq jours. »

« Il n’y a pas de pause assez longue, ni de couloirs assez larges, ni d’autres options d’acheminement de l’aide assez créatives pour soulager la souffrance de plus de 2 millions de personnes, qui survivent dans une ville partiellement détruite, dans laquelle tant de vies innocentes ont été sacrifiées. Bien que la population civile de Gaza soit épargnée par les bombardements pendant 5 jours, force est de constater que le monde a échoué à atteindre la seule solution humanitaire durable à Gaza : mettre un terme à cette terrible effusion de sang. »

« La communauté internationale doit faire pression pour que cette trêve se transforme en un cessez-le-feu total et permanent, garantissant la libre circulation de l’aide humanitaire à travers Israël et l’Égypte, y compris l’approvisionnement en carburant, qui est d’une importance vitale pour Gaza. Ce cessez-le-feu doit amorcer un processus de paix qui s’attaque au cœur du conflit : mettre fin à l’occupation militaire prolongée du territoire palestinien par Israël et au blocus de Gaza, tout en garantissant la libération de tous les otages. »

« Ce processus doit respecter les droits civils, politiques et humanitaires des Palestiniens, en mettant l’accent sur leur droit à l’autodétermination et à l’égalité. La trêve permettra tout au plus aux civils d’enterrer leurs morts et d’entamer un processus de deuil. Mais elle ne permettra aucunement de reconstruire les habitations détruites ni de rétablir les droits des Palestiniens et Palestiniennes de Gaza, qui restent quotidiennement bafoués par un siège illégal. Nous avons besoin d’une résolution globale et juste du conflit, tant pour les Palestiniens que pour les Israéliens. »

Contact presse

Louis-Nicolas Jandeaux, responsable plaidoyer humanitaire d’Oxfam France
06 49 15 58 60 / lnjandeaux@oxfamfrance.org