Fati N’Zi Hassane, directrice d’Oxfam en Afrique, a réagi aux promesses faites lors de l’événement de haut niveau visant à soutenir la réponse humanitaire dans la Corne de l’Afrique à New York :

« Oxfam est profondément déçu par les promesses de dons lamentablement inadéquates faites aujourd’hui par les donateurs en faveur de la crise de l’Afrique de l’Est, une crise prolongée qui continue d’être terriblement sous-financée. Les donateurs n’ont promis qu’une fraction des 7 milliards de dollars nécessaires, et la plupart des promesses (2,4 milliards de dollars) annoncées aujourd’hui étaient à peine nouvelles.

« Le moment était venu pour les riches donateurs de montrer leur engagement à sauver des vies. Ils ont laissé tomber des millions de personnes prises dans cette spirale vicieuse de la faim, du déplacement et de l’insécurité.

« Une personne risque de mourir de faim toutes les 28 secondes d’ici au mois de juillet en Éthiopie, au Kenya, en Somalie et au Soudan du Sud, soit le taux le plus élevé jamais enregistré. Attendre que la famine soit déclarée pour que les donateurs agissent de manière décisive est à la fois complice et immoral.

« Les fonds nécessaires sont une bouée de sauvetage pour des millions de personnes qui luttent contre la faim, l’inflation galopante et la pauvreté. Mais l’insuffisance des fonds signifie qu’il faudra faire des choix impossibles qui laisseront de côté des millions de personnes dans le besoin urgent.

« Nous ne pouvons pas continuer à distribuer de l’aide au compte-gouttes pour tenir à distance le pire de la crise alors que chaque jour des millions de personnes sont poussées un peu plus vers la famine. L’absence d’action décisive aujourd’hui perpétue le cycle mortel de la faim et de la misère.

« Ce dont l’Afrique de l’Est a besoin de toute urgence, c’est d’un effort collectif mondial drastique, non seulement pour sauver des vies maintenant, mais aussi pour développer des programmes qui aident les populations à mieux résister aux chocs tels que le changement climatique et l’inflation des prix des denrées alimentaires ».

Notes aux rédactions :

Les calculs des chiffres de mortalité sont basés sur les rapports de l’IPC sur l’insécurité alimentaire aiguë publiés sur le site https://www.ipcinfo.org/, en utilisant les taux de mortalité bruts associés à la phase 3 de l’IPC dans la version 3.1 du manuel technique de l’IPC. Nous soustrayons 0,22 décès par 10 000 personnes affectées par jour pour tenir compte du « taux de mortalité normal », basé sur les données de la Banque mondiale.

Les chiffres de cette réaction sont basés sur les promesses annoncées par les pays lors de la conférence et ne reflètent pas l’engagement final approuvé par les pays.

Contact :

Louis-Nicolas JANDEAUX, Chargé de plaidoyer Humanitaire et Financement du développement | lnjandeaux@oxfamfrance.org , 06.49.15.58.60