Des années de politiques migratoires régressives ont fait de l’Union européenne un acteur qui privilégie ses propres intérêts en détriment des besoins et droits des personnes qui migrent ou sont en quête de protection internationale.

Le dernier rapport d’Oxfam, «Le véritable intérêt commun», montre comment l’UE externalise la gestion des frontières aux pays d’Afrique du Nord, et les réfugiés et autres migrants en paient finalement le prix. Les recherches d’Oxfam montrent que les politiques récentes de l’UE ont instauré des normes de protection médiocres dans les pays d’Afrique du Nord pour les demandeurs d’asile et renforcé la discrimination quotidienne des migrants.

Ces politiques ignorent la protection des migrants, le respect des droits de l’homme et la preuve que le développement va de pair avec la mobilité humaine. Il est nécessaire que l’Union européenne inverse la tendance dans le cadre du nouveau Pacte de l’UE récemment annoncé sur la migration et l’asile, et la conception de ses instruments financiers dans les années à venir.

Pour Jon Cerezo, Responsable de Campagne Migrations chez Oxfam France, « L’UE devrait placer les droits humains et la protection des personnes en quête de protection au centre de sa politique migratoire, et au centre de sa future coopération avec l’Afrique du Nord. Alors que le nombre de personnes traversant la mer pour rejoindre l’Europe a diminué, leurs souffrances n’ont fait qu’augmenter».

«La promotion de la sécurisation des frontières par-dessus tout, y compris les droits et les besoins des personnes, a délibérément enraciné un environnement hostile pour les migrants en Afrique du Nord et encouragé les politiques répressives et les violations des droits. Le résultat est que les migrants et les réfugiés ne sont pas protégés, ne sont pas les bienvenus et leurs droits sont systématiquement violés.»

Le rapport a constaté que si des pays comme le Maroc et la Tunisie doivent assumer la responsabilité de leurs propres systèmes de migration et d’asile non réformés et dépassés, les politiques globales de l’UE ne font pas grand-chose pour encourager les réformes de ces politiques dépassées. Au lieu de cela, malgré certaines améliorations dans les pays, la coopération migratoire de l’UE avec l’Afrique du Nord est fondée sur un intérêt commun de sécurité accrue aux frontières sans mettre au centre les droits humains.

Oxfam appelle l’UE à être un partenaire pour la protection et la défense des droits et du développement dans la région, sinon elle continuera sur la voie de politiques qui ne feront que créer et renforcer la xénophobie, le racisme et ignorer les libertés et droits fondamentaux. L’UE doit également abandonner les plans visant à conditionner son soutien aux pays en développement à une coopération avec son programme d’externalisation.

L’Europe doit changer fondamentalement sa façon de penser la migration et la protection. Les politiques migratoires de l’UE ont longtemps ignoré les priorités des pays avec lesquels elle s’associe au nom de sa propre sécurité frontalière. Alors que l’impact mondial de la pandémie sur les personnes vulnérables commence à peine à se faire sentir, le moment est venu d’œuvrer pour un intérêt commun pour l’Europe, l’Afrique du Nord et les migrants grâce à une coopération axée sur la protection des personnes et le respect de leurs droits.

 

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Jon Cerezo, Responsable campagne Migrations, 06 51 15 54 38