En réponse à l’annonce G20 de suspendre le remboursement de la dette des pays les plus pauvres, Robin Guittard, porte-parole d’Oxfam France, a déclaré :

« L’annonce faite aujourd’hui par le G20 est une première étape importante qui aidera à court terme les pays pauvres à libérer des milliards de fonds afin de faire face à la pandémie de coronavirus. Pourtant, Emmanuel Macron lui-même il y a 2 jours appelait à « une annulation massive des dettes», alors que les Nations unies estiment que les pays en développement ont besoin de 1000 milliards de dollars de suspension et d’annulation de la dette pour faire face aux conséquences catastrophiques à venir. De plus, malgré cette annonce, de nombreux pays, comme le Liban ou l’Équateur, sont laissés pour compte alors qu’ils ont eux aussi besoin d’argent pour sauver des vies et faire face aux retombées économiques mondiales qui, selon le FMI, sont les pires depuis la Grande Dépression des années 1930. »

Suspendre les dettes dues aux pays riches n’est qu’une des mesures attendues. D’énormes sommes dues par les pays pauvres le sont à de riches banques et à des investisseurs privées à New York et à Londres. Il faut leur imposer l’annulation de ces dettes et non pas laisser cette décision à leur bon vouloir. Enfin, une autre part importante des dettes est due à des institutions multilatérales, comme le FMI et la Banque mondiale ; celles-ci doivent également être annulées pour 2020. Le FMI pourrait vendre une partie de ses immenses réserves d’or, dont la valeur a augmenté de 20 milliards de dollars seulement au cours des trois derniers mois – les bénéfices exceptionnels qu’il en tirerait à eux seuls suffiraient à couvrir les paiements de la dette multilatérale dus cette année par les pays les plus pauvres.

Robin Guittard ajoute : « Bien qu’il s’agisse d’une initiative importante du G20, il reste encore beaucoup à faire pour répondre à ce besoin sans précédent et sauver des millions de vies. Le G20 ne doit pas laisser les paiements de la dette suspendue s’accumuler dans le futur, il doit annuler toutes les dettes de 2020 de tous les pays qui sont touchés par ce tsunami économique, et tous les créanciers doivent suivre le mouvement de toute urgence. Une réponse qui doit s’accompagner si on veut qu’elle soit complète, de financements additionnels d’urgence qui ne créent pas de nouvelles dettes. »