En réaction à l’annonce faites aujourd’hui au sommet du G7 à Biarritz d’un nouveau partenariat avec le Sahel mené par la France et l’Allemagne, Robin Guittard, porte-parole d’Oxfam réagit :

 

« L’annonce aujourd’hui d’un nouveau partenariat avec le Sahel ne semble nouveau qu’en apparence. Si l’attention portée sur la région est importante, la France et l’Allemagne n’ont pris aucun engagement nouveau pour lutter contre la pauvreté et les inégalités dans la région, ni même de mobiliser leurs partenaires du G7 alors qu’il y a urgence. Seulement 1% de l’aide publique au développement des pays du G7 va au Sahel. »

« Les multiples crises auxquelles les populations du Sahel font face – humanitaire, environnementale, sécuritaire – prennent toutes racine dans des inégalités profondes et un fort sentiment d’injustice. Cependant, l’attention de la France et de l’Allemagne semble se porter de manière disproportionnée sur une réponse militaire au dépend des besoins de développement. »

Si le Président Macron a eu raison de mettre la région au cœur de l’agenda, il faut néanmoins plus que des paroles. Le Sahel est l’une des régions les plus pauvres du monde, où les 10% les plus riches possèdent le double de richesse que les 40% les plus pauvres, et où la moitié de la population n’a pas accès à l’eau potable. La région est également l’une des plus violement impactée par les changements climatiques. »

« La hausse des dépenses militaires dans la région se fait au dépend de budgets sociaux déjà pourtant fragiles et sous-financés. Et à un moment où ils sont particulièrement nécessaires pour lutter contre la pauvreté et les inégalités. »

« Encore pire, les pays de la région ne sont pas en mesure de collecter les ressources nécessaires à travers la fiscalité : il est estimé que les pays de la CEDEAO perdent chaque année 9,6 milliards de dollars à cause des exonérations fiscales qui profitent aux multinationales. Un montant qui permettrait pourtant de construire chaque année dans la région d’Afrique Ouest 100 hôpitaux modernes et bien équipés. Mais les pays du G7 continuent de protéger leurs propres intérêts et ceux des plus riches, ainsi que les multinationales, en ne s’engageant pas en faveurs d’une réforme fiscale internationale juste et progressive. »

Pour de plus amples informations, voir le rapport Sahel : Lutter contre les inégalités pour répondre aux défis du développement et de la sécurité publié par Oxfam le mois dernier.