ParadisePapers : ce scandale fiscal doit être le dernier

Le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) a publié aujourd’hui des informations sur des entreprises et des particuliers qui soustraient aux États des milliards de dollars de recettes fiscales.

En réaction, Oxfam rappelle plus que jamais l’urgence pour les responsables politiques de prendre des mesures permettant de mettre un terme aux pratiques d’évasion fiscale des grandes entreprises et des grandes fortunes.

Pour Manon Aubry, porte-parole d’Oxfam France :

« Ces révélations, qui touchent notamment des géants économiques et des personnes politiques de premier plan, nous rappellent l’ampleur du fléau de l’évasion fiscale qui continue malheureusement à prospérer. Tout juste 3 ans après les Luxleaks, 18 mois après les Panama Papers, les Paradise Papers démontrent aujourd’hui une fois de trop l’incapacité des Etats à mettre fin à ces pratiques scandaleuses. Ces révélations jettent également de nouveau la lumière sur le rôle des intermédiaires comme le cabinet Appleby qui sont les chefs d’orchestre de l’évasion fiscale.

Les discours volontaristes des gouvernements nationaux n’ont accouché que de mesurettes. Il est urgent de passer des paroles aux actes en engageant des réformes ambitieuses qui soient en mesure de changer la donne ! L’évasion fiscale est inacceptable car elle alimente la pauvreté et les inégalités. Quand les multinationales et les grandes fortunes ne paient pas leur juste part d’impôts, c’est l’ensemble des citoyens qui en paient le prix, et en particulier les personnes les plus pauvres ».

L’évasion fiscale coûte chaque année 60 à 80 milliards d’euros à la France, soit l’équivalent du budget de l’Education nationale. Les pays en développement ne sont pas en reste : un tiers du montant de l’évasion fiscale des entreprises permettrait de sauver 8 millions de vies chaque année.

Manon Aubry poursuit : « De tels scandales ne devraient plus arriver et des solutions existent ! Nos responsables politiques doivent impérativement placer l’intérêt général au-dessus des grandes entreprises et des super-riches. Pour cela, des mesures doivent être prises dès maintenant pour agir en établissant une liste noire des paradis fiscaux et en imposant la transparence pour que l’on sache clairement si les sociétés et les grandes entreprises payent leur juste part d’impôt. Il faut aussi mettre à un terme à l’impunité de ceux qui se soustraient à l’impôt !

Parmi ses recommandations, Oxfam demande aussi aux gouvernements d’ouvrir des enquêtes publiques nationales sur les pratiques révélées par les ParadisePapers, afin de déterminer comment renforcer ou réformer les législations nationales de manière à mettre un terme à l’évasion fiscale.Et Manon Aubry de conclure : « Il est temps que le gouvernement d’Emmanuel Macron passe des paroles aux actes en matière de lutte contre l’évasion fiscale car le chemin à parcourir est encore long ! »

Retrouvez l’intégralité de l’enquête du Monde et de l’enquête de France Infos.

Rejoignez le mouvement pour la justice fiscale, signez notre pétition pour mettre fin à l’ère des paradis fiscaux.

Contact

Pauline Leclère 06 15 67 94 24 / pleclere@oxfamfrance.org

Notes aux rédactions

Notes aux rédactions

– Le 31 octobre 2017 Oxfam a lancé une nouvelle vidéo qui illustre le coût humain de l’évasion fiscale : Le visage de l’évasion fiscale.

– En mars 2017 Oxfam a publié le rapport « Banques en Exil », analysant pour la première fois les données issues du reporting pays par pays public des banques européennes, seul secteur pour lequel le reporting par pays public est en vigueur. Ce rapport révélait que certaines parmi les plus grandes banques européennes déclarent des profits dans les paradis fiscaux qui sont en réalité bien supérieurs au niveau de leur activité économique dans ces pays.

– Le 25 septembre 2017, Oxfam a publié une analyse de l’impact des principales réformes fiscales sur les inégalités en France. Le rapport « Réforme fiscale : les pauvres en paient l’impôt cassé »révèle notamment que les ménages les 10 % plus riches bénéficieront d’une hausse de revenus au moins 18 fois plus importante que les 10 % les plus pauvres. Le rapport analyse également la trajectoire des principaux impôts sur dans le temps et révèle que les impôts injustes (qui reposent davantage sur les ménages les plus pauvres) n’ont cessé d’augmenter : les recettes de la TVA ont augmenté de 72% en 20 ans et celles CSG ont été multipliées par 6,7 au cours de la même période.