Publication des chiffres de l’OCDE : la France encore loin de répondre aux enjeux de développement

Le Comité d'aide au développement de l'OCDE a publié ce matin les chiffres de l'aide publique au développement (APD), pour chacun de ses pays membres pour l’année 2015. Alors qu’au niveau mondial on atteint un niveau historique avec une augmentation de 6,9%, l’aide publique au développement française, quant à elle, reste stable en 2015. 

« Selon l’OCDE, seul 0,37% du revenu national brut de la France a été consacré à l’aide publique au développement en 2015, soit moitié moins que l’objectif des 0,7% qu’elle s’était fixée il y a 15 ans au Sommet du Millénaire. Encore une fois, la politique de développement française se caractérise davantage par des effets d’annonce que par une véritable priorité donnée aux plus vulnérables », réagit Christian Reboul, Responsable de plaidoyer financement du développement pour Oxfam France.

D’autres pays européens, confrontés aux mêmes difficultés économiques et budgétaires, ont pourtant fait le choix d’une aide publique au développement plus ambitieuse. Le Royaume-Uni, par exemple, se maintient à 0,71% depuis 2013, et la Suède a augmenté son aide, hors coûts d’accueil des réfugiés [1], de 10% en 2015.

« Au moment même où on observe un creusement des inégalités mondiales, une multiplication des catastrophes liées au changement climatique, une recrudescence des conflits armés, la France – qui affiche une aide au développement en baisse depuis 2010 – se prive d’un formidable outil de réponse à ces enjeux », s’inquiète Christian Reboul. « Dans une période récente, l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest a pu être éradiquée, notamment grâce à des crédits d'aide publique au développement. »

Une crainte confirmée par le dernier rapport de l’Agence française de développement [2], principal opérateur de l’aide française, qui montre que sur les 8,3 Milliards d’euros de financements engagés en 2015, seuls 210 millions – soit 3% – sont consacrés à l’aide projets sous forme de dons en faveur du développement et l’adaptation au changement climatique des pays les plus pauvres.

En décembre dernier, à la tribune de l’ONU, François Hollande avait réaffirmé son engagement à faire plus pour le développement et pour le climat en cette année de COP21. « À presque un an de la fin de son mandat, il est temps que François Hollande se donne les moyens de ses ambitions en matière de développement dans les pays pauvres. La France, si elle veut être à la hauteur de ses engagements, doit augmenter son aide au développement pour atteindre l’objectif des 0,7 % du RNB au plus tard en 2022, en augmentant les crédits budgétaires et en mobilisant des fonds additionnels via la TTF élargie aux opérations les plus spéculatives », déclare Christian Reboul.

Contact

Sarah Roussel – Chargée de la communication et des relations médias
+33 (0)6 51 15 54 38 / sroussel@oxfamfrance.org / @Sarah_Roussel

Notes aux rédactions

[1] Oxfam rappelle que le financement de l’accueil des réfugiés ne devrait pas être comptabilisé dans l’aide publique au développement : http://huff.to/20FTv1R

[2] http://www.afd.fr/webdav/site/afd/shared/PUBLICATIONS/INSTITUTIONNEL/rapports-annuels/AFD-2015-resultats.pdf