Le Laboratoire sur les inégalités mondiales, co-dirigé par Thomas Piketty et Lucas Chancel, publie ce matin une nouvelle évaluation des inégalités de richesses au niveau mondial. Ce rapport démontre une nouvelle fois que les inégalités de richesses s’accroissent à travers le monde.

Entre 1995 et 2021, les 1% les plus riches ont capté 38% de l’augmentation des richesses, quand les 50% les plus précaires captaient seulement 2%. La France n’échappe pas à cette tendance : les 1% les plus riches possèdent plus qu’il y a 25 ans tandis que les 50% les plus précaires ont vu leur part diminuer.

Pour Quentin Parrinello, porte-parole d’Oxfam France :

« Ce rapport montre comment notre modèle économique est au service de l’enrichissement des 1% les plus riches. L’accumulation d’autant de richesses entre les mains de quelques-uns se fait au détriment de centaines de millions d’hommes et de femmes. Ces inégalités ne sont pas une fatalité, c’est le résultat de choix politiques ».

« L’attitude du gouvernement apparaît en énorme décalage avec le constat d’inégalités croissantes posé par ce rapport : il s’obstine à refuser de mettre en place une taxation des plus riches, préférant faire payer la facture du coronavirus aux chômeurs, en réduisant leurs droits, et aux classes populaires et moyennes en étendant des prélèvements comme la CRDS. »

Ce jeudi 9 décembre, Oxfam France va publier un Manifeste fiscal à l’attention des candidat-e-s à la présidentielle, avec 15 mesures concrètes et chiffrées qui permettraient de dégager plusieurs dizaines de milliards d’euros par an pour financer un grand plan de réduction des inégalités, sans augmenter la contribution des classes populaires ni des classes moyenne. Objectif : opérer un virage drastique de la politique fiscale de la France et remettre l’enjeu d’une fiscalité plus juste au centre des débats de la présidentielle.