Réaction d’Oxfam France au discours de Nicolas Sarkozy à Copenhague

Lors de son discours, à Copenhague cet après-midi, Nicolas Sarkozy a bien rappelé le principal enjeu des négociations : sans accord, les premières victimes de l’inaction seront les pays pauvres.

Mais qui osera dire que le discours du Président français apporte quelque chose de nouveau sur la table des négociations à Copenhague ?

En passant sous silence les questions vitales de l’additionnalité des financements climats et du besoin pressant de financements publics, Nicolas Sarkozy reste à un niveau de généralité qui ne permettra pas de réelles avancées dans la dernière ligne droite des négociations.

Jeudi dernier, Nicolas Sarkozy avait déclaré devant les ONG, suite à une question d’Oxfam France Pour rappel, en recevant les ONG la semaine dernière, le Président français avait affirmé, sans aucune ambigüité, que pour la France, les financements climats en direction des pays en développement devraient être absolument additionnels aux engagements pris en matière d’aide aux pays pauvres et aux efforts à mener pour la réalisation des objectifs millénaires du développement. « [C’est fromage et desser » avait même-t-il lancé en forme de boutade
]], que les financements climats pour les pays en développement devraient être « additionnels aux engagements déjà pris en matière d’aide publique au développement ». Oxfam France s’était félicitée d’un tel engagement, conforme à la principale demande de sa campagne sur le financement de l’adaptation au changement climatique dans les pays pauvres Oxfam France a lancé en septembre 2009 la campagne citoyenne « [Changement climatique – ça chauffe pour les pays du Su » pour informer le grand public sur le coût humain du changement climatique et mobiliser les citoyens sur les questions de financement de l'adaptation en interpellant les décideurs politiques français ]].

Le Président français n’a malheureusement pas réitéré cet engagement à Copenhague, laissant à nouveau planer le doute sur cette question essentielle : pour faire face à la crise climatique, les pays en développement ont besoin de ces financements nouveaux et additionnels. Cannibaliser les engagements d’aide en vue de régler la facture de l'adaptation climatique condamnera les objectifs du Millénaire pour le développement à l'échec.

Pour Romain Benicchio, d’Oxfam France : « Depuis le début de la conférence, les positions des négociateurs français sur l’additionnalité des financements climats sont ambigües. Le discours de Nicolas Sarkozy ajoute à la confusion. Aujourd’hui, le Président français n’a pas confirmé devant la communauté internationale son engagement à fournir des financements additionnels aux promesses d’aide existante en faveur de la lutte contre le changement climatique dans les pays pauvres. La volonté revendiquée par Nicolas Sarkozy dans son discours est l’arbre qui cache la forêt : sans aucune nouvelle position, la France pose malheureusement les bases d’un accord au rabais. »

||Communiqué envoyé dans le cadre d’une campagne lancée en septembre 2009 et réalisée avec l’aide financière de l’Union européenne. Le contenu de cette campagne relève de la seule responsabilité d’Oxfam France et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne.|

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A Copenhague

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A Paris

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