Réduire les émissions de gaz à effet de serre : une nécessité pour lutter contre la faim dans le monde

A l’occasion de la conférence du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui se réunit aujourd’hui à Berlin, afin de finaliser son rapport de référence sur les réductions des émissions mondiales, l’organisation internationale de développement Oxfam avertit que tous les pays du monde doivent contribuer équitablement aux efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre, si nous voulons réduire les effets préjudiciables du changement climatique sur la sécurité alimentaire mondiale.

Il y a une semaine, lors de leur rencontre au Japon, les États ont reconnu que le changement climatique aura un impact sur la production agricole plus grave que ne le prévoyait le précédent rapport d’évaluation du GIEC, en 2007.

Oxfam estime que chaque pays doit prendre part à l’effort mondial visant à maintenir le changement climatique sous contrôle, mais de façon équitable, en fonction de leurs responsabilités et leurs capacités. Les pays riches doivent procéder aux réductions les plus significatives et aider les pays pauvres à s’engager dans un développement sobre en carbone et à s’adapter à l’aggravation des effets. Quant aux économies émergentes, dont la responsabilité et les moyens s’accroissent, elles doivent intensifier leurs efforts de réduction. De plus, étant donné que la majeure partie des populations les plus pauvres vit désormais dans des pays à revenu intermédiaire, ces États doivent assurer une répartition interne des efforts plus équitable, la plus grande part incombant aux plus aisés.

« L’impact du changement climatique sur la sécurité alimentaire mondiale ne fait plus aucun doute »,déclare Winnie Byanyima, directrice générale d’Oxfam. « La course à la réduction des émissions, dans laquelle chaque pays doit jouer son juste rôle, est engagée. Les pays riches sont responsables de la majeure partie des émissions de gaz à effet de serre et doivent, à ce titre, montrer l’exemple pour limiter les émissions à un niveau qui permettra d’éviter l’aggravation de la faim et des souffrances ».

Le rapport du GIEC sur les mesures d’atténuation devrait en principe indiquer qu’il est encore possible de maintenir le réchauffement en dessous de 2 °C, mais à condition de renforcer rapidement les réductions. Il devrait également évaluer les moyens de déterminer la juste part de chaque pays dans l’effort mondial, puis conclure qu’il appartient en premier lieu et dans une plus grande mesure aux pays riches de réduire les émissions. Jusqu’à présent, ceux-ci n’en ont pas fait assez. L’Union européenne envisage actuellement de parvenir à des réductions de 40 % par rapport aux niveaux de 1990 à l’horizon 2030, mais cela reste en-deçà de sa part dans l’objectif d’éviter un réchauffement de plus de 2 °C. Oxfam exhorte l’UE à se préparer à réduire ses émissions d’au moins 55 %.

Oxfam demande également un remplacement progressif des combustibles fossiles, qui représentent plus de 80 % des émissions mondiales annuelles de CO2, par des carburants alternatifs à faible intensité carbone qui bénéficient aux plus pauvres. Oxfam interpelle également les entreprises du secteur agroalimentaire et les invite à réduire les émissions dans leurs chaînes d’approvisionnement.

Si nous ne prenons pas dans les plus brefs délais les mesures qui s’imposent pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, l’impact du changement climatique continuera de s’aggraver. Selon les estimations, le changement climatique pourrait porter le nombre d’enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition à 25 millions en 2050, soit l’ensemble des enfants de moins de cinq ans que comptent les États-Unis et le Canada réunis.

 

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Fanny Mantaux 01 77 35 76 00 / 06 51 15 54 38 fmantaux@oxfamfrance.org

Notes aux rédactions

Ce communiqué a été produit avec le soutien financier de la Commission européenne. Son contenu relève de la seule responsabilité de Christian Aid et Oxfam France et ne reflète pas nécessairement les positions de la Commission européenne et de ses services.