Rencontre Sarkozy – Netanyahu : le dialogue France – Israël à l’épreuve du droit

La France doit remettre le Droit international humanitaire au cœur de son dialogue avec Israël et exiger des comptes sur les destructions à Gaza.

Le Premier Ministre israélien doit effectuer aujourd’hui sa première visite en Europe depuis son investiture et devrait notamment être reçu par Nicolas Sarkozy.

Oxfam France demande au Président de la République de respecter les obligations faites à la France au regard du Droit international humanitaire en appelant solennellement Israël à mettre un terme à ses violations des Conventions de Genève, tant en Cisjordanie qu’à Gaza.

« Chaque jour, Oxfam International et ses partenaires locaux en Cisjordanie et à Jérusalem Est font face aux conséquences sévères du Mur, des permis et des check points sur la vie des Palestiniens. Tous, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, témoignent de leur frustration et des difficultés rencontrées dans leur vie quotidienne. Comment cultiver ses oliviers derrière un mur infranchissable? Comment accoucher à l'hôpital lorsque votre village est bouclé? Comment gagner sa vie quand il faut demander un permis pour circuler, ce qui est difficile à obtenir? Comment entrevoir un avenir meilleur quand aller à l'école devient un défi quotidien? » s’interroge Luc Lamprière, directeur d’Oxfam France.

Les préoccupations de l’Etat d’Israël quant à sa sécurité sont légitimes. Elles ne peuvent pas justifier les violations du droit international. Pour le bien de tous, il est temps que le droit l’emporte. Sans cela, une paix juste, négociée et durable au Moyen- Orient n’est pas envisageable.

Lors du dernier Conseil d’Association UE- Israël le 15 juin 2009, l’Union européenne rappelait que le renforcement de ses relations avec Israël devait s’appuyer sur des valeurs partagées telles que la démocratie, le respect des droits de l’homme, l’Etat de droit, les libertés fondamentales, ou encore le droit international humanitaire. Oxfam France exhorte donc la France et l’Union européenne à condamner la poursuite de la construction du Mur et de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem Est qui est contraire au droit international humanitaire, ainsi que toutes les politiques qui aboutissent à la confiscation ou contrôle des ressources naturelles comme la terre ou l'eau.

« En imposant depuis deux ans un blocus à tous les Gazaouis de manière indiscriminée et en poursuivant sa politique de colonisation, Israël perpétue de graves violations du Droit International Humanitaire. La France, y compris au cours de sa présidence de l’Union européenne, a eu des mots forts pour notamment condamner la poursuite de la colonisation. Le Président de la République doit maintenir la position française et tirer toutes les conséquences juridiques qu’impliquent la poursuite de la colonisation et de la peine collective que constitue le blocus de Gaza. En laissant ces violations perdurer, la France contribue à l’affaiblissement global des Conventions de Genève et envoie le signal suivant : le droit international humanitaire peut être bafoué sans conséquences, rendant les civils d’autres pays encore plus vulnérables » souligne Nicolas Vercken, d’Oxfam Francei.

Oxfam France appelle également la France à demander des comptes aux autorités israéliennes quant aux destructions et aux dommages causés à nombre de projets humanitaires et de développement financés en partie par la France et l’Union européenne.

7,7 milliards de dollars avaient été engagés lors de la conférence des bailleurs de fonds en faveur d’un Etat Palestinien, qui s’est tenue à Paris en décembre 2007. Plus de 4 milliards de dollars avaient été promis par l’Union européenne et 300 millions d’euros (sur la période 2008-2010) par le gouvernement français. A la fin de l’année 2008, avant le début du conflit de Gaza, près de 3 milliards de dollars avaient déjà été versés. Mais l’opération militaire israélienne à Gaza, et le blocus qui s’y poursuit, rendent cette aide inefficace.

« Les pertes directes dues à l’opération ‘Plomb durci’, notamment de nombreux projets et infrastructures financés par la France et l’Union européenne, sont énormes. Sans action concrète pour mettre fin au blocus, aucun financement ne pourra améliorer la vie quotidienne des habitants de Gaza. Le Président Sarkozy doit donc délivrer un message fort à Benyamin Netanyahu et exiger la levée immédiate du blocus » ajoute Nicolas Vercken.

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