Les inégalités ont explosé ces 30 dernières années

Les inégalités économiques atteignent des sommets. Du Ghana à l’Allemagne, de l’Afrique du Sud à la France, le fossé entre les riches et les pauvres se creuse. En 2013, sept personnes sur dix vivaient dans un pays dans lequel l’écart entre les riches et les pauvres est plus grand qu’il y a 30 ans, et en 2014, nous avons calculé que seulement 85 personnes dans le monde détenaient autant que la moitié la plus pauvre de l’humanité.

Les inégalités extrêmes corrompent la politique et freinent la croissance économique

Elles exacerbent les inégalités entre hommes et femmes, et engendrent une série de problèmes sanitaires et sociaux. Elles entravent la mobilité sociale, condamnant certaines familles à rester pauvres de génération en génération, tandis que d’autres profitent de leurs privilèges d’année en année. Elles alimentent le crime et même des conflits violents. Leurs conséquences corrosives nous affectent tous, mais les répercussions sont pires pour les personnes les plus pauvres.

Notre tout dernier rapport « À égalité ! Il est temps de mettre fin aux inégalités extrêmes« , met en évidence que le fossé entre riches et pauvres se creuse encore davantage et nuit à l’éradication de la pauvreté.

Ce rapport s’intéresse aux causes de la crise des inégalités et envisage des solutions concrètes pour y remédier. S’inspirant d’études de cas du monde entier, il démontre les répercussions des inégalités croissantes sur les pays riches comme sur les pays pauvres, et s’intéresse aux différentes façons dont les citoyens et citoyennes ainsi que les gouvernements y répondent.

  • Si l’Inde mettait un terme à l’augmentation des inégalités, elle pourrait mettre fin à l’extrême pauvreté de 90 millions de personnes d’ici 2019.
  • En France, les 1% les plus riches possèdent autant que les 70% les moins aisés de la population, soit 46 millions de personnes ! Les fortunes cumulées des familles Bettencourt et Arnault représentent presque autant que ce que possèdent les 20 millions de Français les plus pauvres, soit un tiers de la population. Et ces inégalités s’aggravent, menaçant le pacte social mais aussi la croissance elle-même.
  • Si l’on instaurait aujourd’hui un impôt de 1,5% sur les fortunes des milliardaires du monde, les recettes annuelles pourraient permettre de scolariser tous les enfants sur cette planète et d’offrir une couverture santé universelle dans les pays les plus pauvres.

Ce rapport d’Oxfam dresse un portrait saisissant et actuel des inégalités croissantes. Il expose de nombreux exemples de succès dont nous pouvons nous inspirer. J’espère que de nombreux représentants gouvernementaux, dirigeants d’entreprises, organisations de la société civile, et institutions bilatérales et multilatérales étudieront ce rapport.
Graça Machel, Fondatrice de la Graça Machel Trust

Les inégalités extrêmes de revenus et d’actifs que nous constatons dans le monde d’aujourd’hui nuisent à nos économies, nos sociétés et diminuent l’impact de nos politiques. Le rapport d’Oxfam tombe à pic pour nous rappeler que tout effort visant véritablement à mettre un terme à la pauvreté doit se confronter aux choix politiques publics qui créent et entretiennent les inégalités.
Professeur Joseph Stiglitz, université de Columbia, lauréat du prix Nobel de sciences économiques

Nous travaillons sur de nombreux sujets liés aux inégalités, comme l’accès à une couverture santé universelle, la lutte contre l’évasion fiscale ou le changement climatique, qui impacte plus durement les populations les plus vulnérables. Ces inégalités ne sont pas inévitables, elles sont le résultat de choix politiques et économiques. Et nous sommes fermement convaincus que les règles peuvent être changées !