2020 : les vrais chiffres des financements climat

Dans un nouveau rapport intitulé « 2020 : les vrais chiffres des financements climat », Oxfam révèle comment les pays riches gonflent la valeur réelle de leurs financements climat. Ainsi, les financements fournis par les pays développés afin d’aider les pays en développement à faire face à la crise climatique pourraient en réalité ne représenter qu’un tiers de ce qu’ils ont déclaré.

Communiqué de presse

Financements climat : l’objectif de 100 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement

Il y a plus de dix ans, les pays riches se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 afin d’aider les pays en développement à s’adapter aux effets des changements climatiques et à réduire leurs émissions. Cet engagement a été réaffirmé lors de la COP21 à Paris en 2015.

Ces financements internationaux sont la pierre angulaire de la coopération internationale sur les changements climatiques, à l’heure où les personnes les moins responsables de ces changements sont celles qui en sont le plus victimes. Alors que les pays les plus pauvres subissent de plein fouet les conséquences de la pandémie de Covid-19, les risques d’événements météorologiques extrêmes induits par l’urgence climatique accroissent la menace de crises et d’une augmentation de la pauvreté.

En cette fin d’année 2020, le nouveau rapport d’Oxfam interroge les progrès réalisés pour atteindre l’objectif des 100 milliards de dollars.

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Des financements climat gonflés par les pays riches et principalement accordés sous forme de prêts

Selon les dernières données disponibles, les bailleurs de fonds ont déclaré 59,5 milliards de dollars de financements climat par an en moyenne entre 2017-2018. On constate toutefois que ces déclarations continuent de surestimer considérablement les financements climat. La valeur réelle des financements climat ne pourrait en réalité représenter qu’entre 19 et 22,5 milliards de dollars par an, déduction faite des remboursements de prêts, des intérêts et autres surestimations faites. Soit un tiers des sommes déclarées par les pays donateurs.

Sur la totalité des financements climat publics déclarés, 80% – soit une proportion considérable – ont été attribués sous forme de prêts et sont donc à rembourser. De plus, 40% de ces prêts sont non concessionnels, signifiant qu’ils ne sont pas octroyés aux pays en développement selon des termes suffisamment généreux pour être admissibles au titre de l’aide publique au développement. Il est scandaleux que les pays les plus pauvres qui sont déjà très endettés soient contraints d’emprunter pour faire face à la crise climatique dont ils ne sont pas responsables.

Enfin, selon les estimations d’Oxfam, seulement 20,5% des financements climat déclarés ont été allouées aux pays les moins avancés et environ 3% aux petits états insulaires en développement, pourtant largement impactés par les changements climatiques.

La France, mauvais élève des financements climat

Si la France a fait des progrès significatifs en augmentant ses financements pour l’adaptation, elle figure toutefois en bas du classement en ce qui concerne l’octroi des subventions. Ces subventions ont en effet représenté seulement 3,3% de ses financements climat, illustrant son recours excessif aux prêts.

Tous les bailleurs de fonds et notamment la France, doivent prendre leur part d’efforts et augmenter significativement les financements climat accordés sous forme de subventions.

Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’une réponse mondiale aux changements climatiques. La COP26, qui aura lieu à Glasgow en novembre 2021, devra être l’occasion de définir une nouvelle voie pour les financements climat après 2020.

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Financements-Climat-Rapport-2020

Auteur(s) :

Oxfam International

Date de parution :

Octobre 2020