Soloba Mady Keita, témoin du changement climatique
Soloba Mady Keita, producteur de coton équitable au Mali, témoigne de l’impact du changement climatique dans son pays, à la veille du sommet de Copenhague.

Originaire de Kita, au sud-ouest du Mali, Soloba Mady Keita est producteur de coton équitable. Sa ferme comprend 5 hectares de coton, 10 hectares de maïs et 1 hectare de mil. Il est également secrétaire à l’information et à la communication de l’Association des organisations professionnelles paysannes (AOPP).

Après un bref passage par Bruxelles où il a pris part aux « auditions climatiques » organisées par le Parlement européen, M. Keita a été accueilli à Paris par Oxfam France du 19 au 24 octobre 2009.

Cela lui a d’abord donné l’opportunité de participer, aux côtés de Luc Lamprière, directeur général d’Oxfam France, à une conférence sur l’adaptation au changement climatique, dans le cadre de l’université de rentrée du WWF.

Puis, lors de rencontres plus informelles, il a pu témoigner de l’impact du changement climatique sur sa vie quotidienne, que ce soit auprès d’étudiants de Sciences Po Paris, de bénévoles et membres de nos groupes locaux venus l’écouter à la bouquinerie de Lille ou lors d’une rencontre au siège d’Oxfam France à Paris.

Outre de nombreuses rencontres avec les journalistes (RFI, l’Humanité, RTL, Radio Campus, Altermondes) M. Keita a également été invité aux Journées parisiennes du climat organisées par la Mairie de Paris. Enfin, à la veille de son départ pour le Mali, il a participé à la Flash Mob Climat, qui s’est tenue place de la Bourse à Paris.

L’Afrique face au changement climatique

Le changement climatique est une menace considérable pour le développement en Afrique alors que le continent représente moins de 3% des émissions mondiales des gaz à effet de serre. Les scientifiques prévoient des répercussions très fortes sur la production de nombreux aliments de base. Les rendements du maïs en Afrique australe pourraient par exemple diminuer de 30% et 600 millions de personnes pourraient ne plus avoir accès à l’eau en 2050.

Les conséquences au Mali

Au Mali, la pluviométrie a dramatiquement chuté au cours de ces 50 dernières années. Au cours des deux dernières décennies, la saison de pluies est passée de sept à trois mois dans la zone cotonnière. Or, 200 000 familles – soit près de 4 millions d’habitants, un tiers de la population totale du pays – vit de la culture du coton. Avec l’imprévisibilité des pluies, leur situation devient de plus en plus précaire.