En réaction au Sommet des Nations Unies sur les Systèmes Alimentaires qui s’est tenu les 23 et 24 septembre, Hélène Botreau, chargée de plaidoyer sécurité alimentaire et agriculture à Oxfam France déclare :

“Le sommet des Nations Unies sur les systems alimentaires a laissé tomber les centaines de millions de personnes qui souffrent de la faim chaque jour, en privilégiant des solutions élitistes, marginales, qui n’agiront que comme des pansements sur les causes de la défaillance de notre système agricole et alimentaire.

Nous ne pourrons pas venir à bout de cette de la faim sans en traiter les causes structurelles: la crise climatique, l’érosion de la biodiversité sauvage et cultivée, les inégalités profondes et les violations des droits humains qui perpétuent la pauvreté, la faim et la malnutrition.

Le droit à l’alimentation de toutes et tous aurait du être au coeur de ce sommet. Malheureusement le sommet est loin de prendre la mesure de la crise de la faim actuelle, largement agravée par les chocs économiques dus à la pandémie du coronavirus: 11 personnes pourraient décéder de la faim, chaque minute d’ici la fin de l’année et 3 milliard de personnes, dont une majorité de femmes n’ont pas les moyens d’accéder à une alimentation saine, de qualité.

Le rapport d’Oxfam “Derrière le code-barre” montre qu’une poignée de gros distributeurs et de multinationales de l’agro-alimentaire dominent le marché de l’alimentation et de l’agriculture. Alors que leurs profits croissent sans fin, les capacités de négociations des petit.e.s producteurs.trice.s et travailleur.euse.s qui produisent notre alimentation sont de plus en plus réduites, creusant les inégalités.

Pour autant, le sommet a ignoré les solutions éprouvées et a échoué dans la coordination d’actions politiques nécessaires à une transformation radicale de nos systèmes alimentaires. Au lieu de cela, il a répondu aux intérêts d’une poignée de géants de l’alimentation et de l’agrobusiness, tout en excluant la plupart des organisations de producteur.trice.s en première ligne de la production de nos aliments.

Pour transformer nos systèmes agricoles et alimentaires défaillants, les gouvernements doivent en premier lieu garantir les droits des travailleur.euses, des petit.e.s producteur.trice.s et des populations les plus marginalisées. Ces droits doivent être au coeur de la transition vers un système agricole et alimentaire, plus juste, respectant l’égalité de genre, plus résilients et durables. Les gouvernements doivent soutenir un système de protection sociale universelle, qui permettra à leurs populations de sortir de la pauvreté et de la faim. Si les droits des produteur.trice.s et travailleur.euse.s ne figurant pas au coeur des solutions, celles-ci ne feront qu’alimenter les inégalités et la faim. »

 

Notes aux rédactions

 

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Elise Naccarato – enaccarato@oxfamfrance.org