Les ministres de l’Agriculture européens se réunissent ce lundi 21 mars à Bruxelles pour s’entretenir des actions de l’Union Européenne face à la crise alimentaire mondiale causée par le conflit en Ukraine.

La situation globale est en effet alarmante. Venant s’ajouter à une situation agroalimentaire déjà critique, la crise en Ukraine a fait exploser les prix des denrées alimentaires. Certains pays (Somalie, Erythrée…) sont fortement dépendants des exportations russes et ukrainiennes, alors même qu’un demi-million de personnes connaissent déjà des conditions proches de la famine en Afrique de l’Est et au Moyen-Orient et que 10,5 millions de personnes sont confrontées à des niveaux élevés de faim au Sahel.

En réponse à cette situation, le Ministre de l’Agriculture Julien Denormandie reprend la position de la FNSEA en faveur d’une “libération du potentiel de production agricole” de l’Europe, quitte à détricoter la stratégie européenne “Farm to Fork” pourtant essentielle à la transition durable de notre agriculture. Le ministre semble ignorer qu’à court terme, il n’y a pas de problème d’offre sur le blé, mais bien un souci d’accès aux ressources pour les populations les plus vulnérables.

Guillaume Compain, chargé de plaidoyer Sécurité Alimentaire chez Oxfam, explique : “ Ne nous y trompons pas : la cause majeure de cette crise alimentaire mondiale est l’accès à la nourriture, et non sa disponibilité. Au niveau mondial, nous produisons assez pour nourrir 1,5 fois l’humanité mais les habitants des pays à faible revenu ne peuvent pas payer le prix de produits tels que le pain qui, dans de nombreux pays, est fabriqué à partir de blé importé. La crise ukrainienne vient en effet se superposer à des crises déjà multiples : perturbations des chaînes d’approvisionnement suite à la pandémie, augmentation des catastrophes climatiques et des conflits régionaux.”

Pour Oxfam, la situation impose d’agir à la fois à court terme et à moyen terme :

  • À court terme, les pays donateurs doivent combler l’écart entre ce que les gens peuvent payer et la hausse des prix, et fournir une aide indispensable aux personnes souffrant de la faim au Moyen-Orient et en Afrique, qui seront encore plus touchées par la hausse des prix alimentaires.
  • À moyen terme, les gouvernements doivent soutenir le développement de systèmes alimentaires durables, résilients et locaux, basés sur la production à petite échelle et l’agriculture familiale, qui devraient constituer le fondement même de la sécurité alimentaire des populations. La crise actuelle souligne l’urgence et l’importance de cette démarche.

 

Contacts presse :

Guillaume Compain – +33 (0)6 85 26 01 08 – gcompain@oxfamfrance.org

 

Note aux rédactions :

Le dossier de presse d’Oxfam sur la crise ukrainienne et les enjeux pour la sécurité alimentaire mondiale.

Le rapport d’Oxfam sur les causes des crises alimentaires.