Des femmes en première ligne de l’aide humanitaire

Chaque année, la journée mondiale de l’aide humanitaire est l’occasion de rendre hommage à toutes celles et ceux qui, à travers le monde, interviennent dans les situations les plus complexes avec pour seul objectif de sauver des vies et leur permettre de se reconstruire. Les femmes jouent un rôle central, trop peu mis en lumière, pour apporter une aide humanitaire d’urgence au sein des communautés. Allons à la rencontre de ces ingénieures hydrauliques, de ces infirmières, de ces leaders communautaires, de ces médecins, de ces bénévoles, de ces architectes, avec qui Oxfam travaille dans le monde entier. Sans leur engagement, des milliers de vies ne pourraient être sauvées.

Assurer l’accès à l’eau potable, une aide essentielle

« J’étais la seule fille de ma classe », Takudzwa, ingénieure hydraulique au Zimbabwe.

Takudzwa Chihanga a 33 ans. Ingénieure hydraulique, elle travaille avec Oxfam au Zimbabwe et permet aux communautés de plusieurs régions, mais également aux cliniques et aux écoles, d’être approvisionnées en eau potable. Avec Oxfam, Takudzwa a notamment installé des systèmes d’approvisionnement alimentés par l’énergie solaire.

Devenir ingénieure hydraulique n’a pas été simple pour Takudzwa. Ce travail est pour elle pourtant essentiel, l’accès à l’eau potable étant un service élémentaire dont sont privées de trop nombreuses personnes au Zimbabwe. Dans le pays, seulement 48 % de la population rurale a accès à l’eau potable.

« J’étais la seule fille de ma classe. Ma grand-mère s’est mise à pleurer lorsque je lui ai annoncé que je voulais devenir ingénieure hydraulique, en me demandant pourquoi je voulais faire un métier d’homme. Mais je le voulais vraiment et j’étais prête à relever le défi.

Les femmes, premières impactées par le manque d’accès à l’eau potable

L’accès à l’eau est essentiel et il reste encore tant à faire au Zimbabwe. Nous réalisons un grand nombre d’interventions afin que les communautés aient un accès constant à de l’eau qui est potable et disponible en assez grande quantité. Lorsque l’on travaille avec amour, avec passion, alors notre travail est bénéfique et produit de véritables résultats. »

Le travail humanitaire de Tukudzwa change la vie de nombreuses femmes au Zimbabwe. Celles-ci sont en effet les premières impactées par le manque d’accès à l’eau, devant parcourir de trop nombreux kilomètres chaque jour pour assurer l’approvisionnement en eau de leur famille. Des femmes qui changent la vie d’autres femmes et font ainsi reculer la pauvreté, tel est le rôle des travailleuses humanitaires telles que Takudzwa, qui agissent chaque jour avec Oxfam.

Soigner celles et ceux contraintes de fuir en urgence

« J’ai commencé à accueillir des personnes chez moi lorsque j’ai vu l’étendue de leur souffrance », Solange, infirmière en République Démocratique du Congo.

Solange a 35 ans. Elle est infirmière dans un centre de soin du Kasai, en République Démocratique du Congo (RDC). En voyant arriver dans la région des personnes contraintes de fuir l’Angola en urgence, privées des services les plus essentiels, elle décide d’agir.

En 2016, la région du Kasai, en RDC est le terrain d’un conflit forçant 1,4 million de congolais et de congolaises à fuir en Angola. Depuis l’automne 2018, suite à une décision politique, plus de 250 000 congolaises et congolais ont été expulsé-e-s d’Angola et contraint-e-s de rentrer en urgence en RDC.

« Au départ, le centre de soins accueillait 4 à 6 personnes. La plupart d’entre elles étaient des femmes, accompagnées de leurs enfants. Maintenant, il y a 40 personnes dans le centre de soins.

 

Mon mari travaille au poste frontière de Kamako, entre la RDC et l’Angola. Lorsque des congolais et congolaises ont commencé à être expulsé-e-s, il m’appelait toutes les nuits, pour que je vienne et aide les personnes qui n’avaient pas les moyens de payer un taxi ou n’avaient nulle part où aller.

Sans aide supplémentaire, nous devrons fermer le centre de soins

Nous avons des difficultés pour nourrir tout le monde. Auparavant, j’avais besoin d’environ de 4000 francs congolais par jour pour pourvoir aux besoins de ma famille. Maintenant j’utilise 10 000 à 15 000 francs congolais, et ce n’est pas assez par rapport aux besoins de tout le monde. Nous achetons de la nourriture, parfois même des vêtements pour les bébés. Avant, une consultation au centre de soins coûtait 3000 francs congolais, et les services de maternité s’élevaient à 1000 francs congolais. Mais aujourd’hui, les patients et les patientes qui arrivent n’ont plus rien. Le centre n’a plus assez de médicaments. Si cela continue, nous allons être forcés de fermer le centre de soins.

 

Alors aujourd’hui, notre rôle est aussi d’interpeller le gouvernement congolais, pour qu’il apporte une aide à toutes ces personnes qui ont été abandonnées et contraintes de fuir leur foyer en urgence. Elles ont besoin d’une aide humanitaire, de médicaments, de produits de base. »

 

Suite au retour contraints de congolaises et de congolais à l’automne 2018, Oxfam a renforcé son action humanitaire en RDC afin de soutenir les populations les plus vulnérables et les personnes comme Solange, qui leur apporte un soutien vital. Oxfam apporte notamment un soutien financier aux personnes contraintes de fuir, afin qu’elles puissent avoir accès à des soins et pourvoir à leurs besoins essentiels.

Donner accès aux produits d’hygiène et former aux bonnes pratiques

« Les personnes n’ont pas assez conscience des risques de maladies telles que le choléra. » Après le cyclone Idai, Julia et Emilia forment aux pratiques d’hygiène pour lutter contre les épidémies.

Emilia Moussa travaille avec Oxfam dans la ville de Beira, pour apporter une aide humanitaire suite au cyclone Idai qui a touché le Mozambique le 15 mars 2019. Elle est en charge de la distribution de produits d’hygiène et d’assainissement. Elle forme la population à leur utilisation et aux bons gestes à avoir, afin d’éviter les risques d’épidémies, transmises par l’eau impropre, de maladies telles que que le choléra. Son rôle est également de dialoguer avec les femmes qui vivent dans les camps de déplacé-e-s, afin de mettre en place avec elles des actions pour améliorer leur sécurité au quotidien. Emilia recrute également des volontaires pour réaliser ces distributions et ces formations.

Julia est l’une de ces volontaires. Dans le quartier de Praia Nova, l’un des plus pauvres de Beira, maison après maison, elle va à la rencontre des populations impactées par le cyclone. Elle leur distribue des pastilles de chlore, permettant de désinfecter l’eau et les forment à leur utilisation.

Julia a vu sa maison familiale détruite par le cyclone. Elle vit aujourd’hui chez sa tante. Pourtant, lorsqu’Oxfam a recherché des volontaires, Julia a tout de suite rejoint l’équipe d’Emilia.

« La population ne sait pas à quel point des maladies telles que le choléra peuvent être dangereuses. Je veux les aider et je veux contribuer à sauver leurs enfants.»

Oxfam est intervenue en urgence, suite au passage du cyclone Idai qui a touché le Mozambique, le Zimbabwe et le Malawi, tuant plus d’un millier de personnes et impactant la vie de millions d’autres. En travaillant avec ses partenaires locaux et en consortium avec Save the Children et Care, Oxfam a pour objectif d’assurer l’accès à de l’eau potable et à des systèmes d’assainissement à 500 000 personnes. Sans des travailleuses humanitaires telles qu’Emilia, des volontaires telles que Julia, rien ne serait possible.

Reconstruire ensemble pour assurer la sécurité et répondre aux besoins des femmes lors d’urgence humanitaires

Au Bangladesh, architectes et femmes réfugiées Rohingyas travaillent main dans la main pour améliorer les conditions de vie et la sécurité dans les camps humanitaires.

Au Bangladesh, dans l’un des plus grands camps de réfugiés au monde Oxfam travaille avec des femmes architectes et des femmes Rohingyas, pour améliorer les toilettes, les douches, les lavabos et les installations de lavage destinées aux femmes et aux filles. Mettre les besoins des femmes réfugiées au centre de l’aide humanitaire est une priorité pour Oxfam et ses partenaires locaux.

En avril 2018, une recherche menée par Oxfam et ses partenaires a montré qu’un tiers des femmes ne se sentaient pas en sécurité dans le camp. La majorité des femmes et trois quarts des adolescentes ne disposaient pas de produits périodiques ni d’espace fermés pour nettoyer leurs vêtements hygiéniques sans les embarrasser. Des femmes préféraient s’affamer ou boire très peu d’eau afin d’éviter de se rendre aux toilettes. D’autres préféraient faire leur besoin à l’intérieur de leur tente, augmentant ainsi de manière exponentielle les risques de maladie.

Nuha Anoor Pabony, architecte bangladaise de 24 ans, a travaillé avec Oxfam pour répondre aux besoins des femmes rohingyas réfugiées. En collaborant avec des femmes réfugiées, elle a créé de nouveaux modèles de toilettes.

Au moment d’entendre les commentaires des femmes réfugiées sur ses propositions, Nuha était nerveuse :

« La traduction est toujours compliqué, donc j’avais peur de ne pas avoir totalement pris en compte leurs besoins et leurs remarques. J’avais fait un modèle assez grand afin qu’elles puissent bien se rendre compte du résultat final. Lorsque je leur ai montré le modèle, la plus âgée d’entre elles l’a regardé attentivement. Elle a hoché la tête et m’a fait un grand sourire. A ce moment-là, j’ai su que j’avais fait quelque chose de bien. Je ne suis pas prête d’oublier cet instant.

Chaque détail fait une réelle différence pour la vie quotidienne des personnes réfugiées

En travaillant avec les personnes réfugié-e-s, de manière collaborative, j’ai appris que de petits détails peuvent faire une très grande différence. Par exemple, lors des ateliers, j’avais noté que 15 % des femmes étaient âgées. Nous avons donc décidé ensemble d’installer des rampes et à quelle hauteur. En parlant avec les femmes, on voit à quel point elles ont avant tout besoin de se sentir – et d’être – en sécurité pendant qu’elles utilisent les installations sanitaires. Installer des portes qui ferment est primordial. Les femmes rohingyas sont allés jusqu’à décider de la hauteur de l’espace en bas et en haut des portes. »

L’engagement d’architectes telles que Nuha et l’implication des femmes réfugiées font toute la différence pour apporter une aide humanitaire qui réponde réellement aux besoins des populations impactées.

Sans vous, rien n’est possible

Le travail réalisé par Tadukzwa au Zimbabwe, par Emilia au Mozambique, par Nuha, par Solange est possible grâce au soutien de centaines de milliers de personnes à travers le monde. En soutenant l’action d’Oxfam lors d’urgence humanitaire, vous leur permettez d’agir au quotidien pour changer la vie des populations les plus vulnérables de la planète.

Merci pour votre engagement et ensemble, continuons chaque jour d’agir pour changer des vies qui en changeront d’autres à leur tour. Ensemble, nous avons le pouvoir d’abolir la pauvreté.

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