Gaza : après le cessez-le-feu, tout reste à reconstruire

Chaque nuit, Nesma dort dans une salle de classe, le seul abri que sa famille ait pu trouver après que leur maison ait été complètement détruite pendant les 50 jours de guerre. A Gaza, six semaines après le cessez-le-feu, plus de 100 000 personnes sont encore sans abri, et des centaines de milliers d’autres n'ont toujours pas accès à l’eau courante. Beaucoup d’enfants comme Nesma se réfugient dans des écoles surpeuplées où Oxfam et ses partenaires fournissent de l’eau potable.

"Ma vie, ce sont les écoles maintenant, raconte Nesma tristement. Je n’aime plus aller à l’école. Cela me rappelle des mauvais souvenirs. Nous n’avons plus de maison et je n’en peux plus de voir des salles de classe et des tableaux noirs jour et nuit."

Plus de 200 écoles ont été endommagées ou détruites par les bombardements et des douzaines d’autres se sont transformées en abris de fortune. Malgré ces difficultés, la rentrée des classes a eu lieu le mois dernier. Sahar, la mère de Nesma, sait que sa famille ne rentrera pas chez elle avant longtemps. Mais elle continue d'envoyer sa fille à son ancienne école au lieu d’en trouver une nouvelle plus proche de leur abri. "Perdre sa maison est déjà assez bouleversant pour Nesma. Je voulais qu’elle étudie dans une école qu’elle connaît, avec ses amies et ses professeures."

Le bombardement de Gaza a causé des milliards de dollars de dégâts à des infrastructures essentielles, aux maisons, écoles, hôpitaux et au réseau d’eau. L’étendue des destructions est telle qu’il faudra des années pour tout reconstruire ; une tâche rendue encore plus difficile par le blocus israélien qui dure depuis 7 ans, et qui restreint les entrées et sorties des marchandises et des personnes. Les matériaux de construction nécessaires à la reconstruction de maisons comme celle de Nesma ne sont disponibles qu’en quantité limitée.

Il faudra encore plus de temps pour se remettre des blessures psychologiques. De nombreux parents ont peur de l’impact de la guerre sur leurs enfants. Beaucoup ont perdu des amis, des membres de leur famille, en plus de leur maison. L’ONU estime que plus de 370 000 enfants à Gaza ont besoin d’un soutien psychosocial.

"C’est bien que mon école ne soit pas détruite et que je puisse encore voir mes amies, dit Nesma. Mais ça n’aide pas beaucoup car je vais toujours dormir dans une école."

Oxfam et ses partenaires fournissent de l’eau potable dans plusieurs quartiers à l’intérieur de la bande de Gaza ainsi que dans des écoles comme celle de Nesma. Nous proposons des formations à l’hygiène aux personnes qui ont trouvé refuge dans ces écoles afin qu’elles apprennent à gérer leurs provisions d’eau et à limiter le risque de maladies, des risques fréquents compte tenu des conditions difficiles dans lesquelles elles vivent actuellement. Ce travail d’urgence est financé par le Ministère du Développement International du Royaume-Uni (DFID) et par la Direction Générale de l'Aide Humanitaire et de la Protection Civile (ECHO) de la Commission Européenne et par la générosité du public que nous remercions chaleureusement.