La version déformée des faits :

« Oxfam demande la suspension des subventions publiques aux entreprises qui licencient et dans le même temps l’ONG licencie 1 450 personnes.
Comment Oxfam ose-t-elle encore critiquer les grandes entreprises et donner des leçons ? »

 

Notre réponse :

Comparer la situation économique et les choix faits par une organisation caritative comme Oxfam et les politiques de certaines grandes entreprises est un raisonnement erroné, parfois utilisé pour tenter de minimiser la réalité que nous mettons en lumière dans nos activités de plaidoyer et de mobilisation citoyenne.

Oxfam est une association à but non-lucratif. Nos choix ne sont pas guidés par des profits à préserver au détriment des activités ou des emplois, des hauts salaires à augmenter exponentiellement et par des dividendes à verser coûte que coûte.

C’est d’ailleurs ce que nous demandons : conditionner les aides publiques à l’interdiction de licenciements dans des entreprises qui font des profits. Nous connaissons la réalité de nombre de petites et moyennes entreprises en cette période de crise et leurs très difficiles réalités financières.

 

La version déformée des faits :

« Oxfam licencie 1 450 personnes. »

 

Notre réponse :

La crise mondiale du coronavirus et toutes ses conséquences, notamment les mesures de confinement dans de très nombreux pays où les équipes d’Oxfam sont présentes, ont eu des conséquences financières directes pour l’ensemble de la confédération Oxfam, liées aux dons du public.

Face à une baisse de ses ressources, la confédération Oxfam a décidé de mettre fin, de manière très progressive, à ses programmes humanitaires dans 18 pays, sur les 66 où elle agit actuellement. Elle reste présente et renforce par ailleurs certaines de ses actions dans 48 pays, dont les crises humanitaires les plus importantes du monde. Un grand nombre des programmes humanitaires de la confédération Oxfam sont en effet financés directement grâce aux dons du public. Dans ces 18 pays, les bureaux d’Oxfam seront très progressivement fermés. On dénombre 1 450 personnes qui seront impactées par ces fermetures.

Pourquoi ne pas parler de 1 450 licenciements ? Parce que les mots ont un sens et que toutes ces personnes ne seront pas licenciées. Les programmes humanitaires étant définis sur des périodes de temps précises, pour répondre à des objectifs tout aussi précis, un grand nombre de contrats sont établis à durée déterminée. Le travail humanitaire, sur le terrain, à Oxfam comme ailleurs, répond à la nécessité de faire face à des crises, pour lesquelles le concept de « à durée interdéterminée » ne fait – normalement – pas sens.

Surtout, dans les 18 pays concernés, aucune activité ne prendra fin du jour au lendemain. Les activités en cours iront à leur terme, pour tenir les engagements pris, mais surtout, pour préparer la suite et accompagner tous les partenaires locaux avec lesquels Oxfam travaille de longue date. Ces fermetures interviendront donc, au regard du contexte de chaque pays, d’ici la fin 2020 au plus tôt, et sur plusieurs années pour d’autres.

Un certain nombre de personnes poursuivront leurs actions avec Oxfam dans d’autres pays, sur d’autres activités, comme cela arrive très souvent. D’autres continueront d’agir dans ces pays, avec les partenaires d’Oxfam, que la confédération souhaite continuer de soutenir.

Aujourd’hui, nous ne sommes tout simplement pas en mesure de dire le nombre de licenciements effectifs que ces fermetures entraineront. Il y en aura, et c’est un crève-cœur pour toute la confédération Oxfam, mais ils ne seront heureusement pas au nombre de 1 450.

 

La version déformée des faits :

« Oxfam licencie seulement dans les pays pauvres, car la législation du travail y est beaucoup plus souple que dans d’autres pays où l’association est présente. »

 

Notre réponse :

Cette affirmation est grossièrement fausse. La confédération Oxfam travaille actuellement à une restructuration globale, de ses effectifs et de son fonctionnement, dans tous les pays, pour répondre à deux impératifs :

  • Continuer d’agir auprès du plus grand nombre possible, faire entendre la voix et défendre les droits des populations les plus fragiles de la manière la plus efficace et forte possible.
  • Adapter ses actions à sa réalité financière actuelle, avec une baisse de ses ressources liées à la générosité du public, engendrée par la crise du coronavirus.

Une décision a été prise de restreindre les programmes humanitaires financés sur les dons issus de la générosité du public, à 48 pays, en mettant progressivement fin à nos activités dans 18 pays. Dans ces pays, les équipes d’Oxfam sont employées par les affiliés Oxfam (Grande-Bretagne, Australie, Espagne, Pays-Bas notamment). Ces salarié-e-s disposent bien sûr de tous les droits attachés à ces contrats .

La confédération a par ailleurs pour objectif de développer dans les prochaines années de nouveaux affiliés : au Sénégal, aux Philippines, en Indonésie, dans la région Pacifique, au Kenya et en Colombie.

Par ailleurs, la restructuration de la confédération est globale et solidaire, pour répondre au défi financier actuel tout en préservant au maximum l’impact sur les activités de la confédération et continuer de répondre aux besoins urgent des personnes que nous soutenons. Gel des salaires et des formations, restrictions drastiques des déplacements, non-renouvellement des postes, toutes ces mesures collectives ont déjà été mises en place au niveau international.

Enfin, certains affiliés Oxfam, comme en Grande-Bretagne et en Australie, ont débuté des plans de restructurations de leurs équipes basées au siège, pour répondre à leurs réalités financières actuelles. Ces choix sont extrêmement difficiles pour toute la confédération Oxfam, au cœur d’une crise où notre travail à travers le monde est plus que jamais nécessaire.

 

La version déformée des faits :

« Cécile Duflot est à l’origine de cette décision. »

 

Notre réponse :

Cette décision est une décision internationale, prise par l’ensemble de la confédération Oxfam, composée de ses 20 affiliés Oxfam.
Actuellement, aucun changement d’activité n’est prévu en France, et nous mettons tout en oeuvre pour que cette situation ne change pas.

 

Pour aller plus loin : « En pleine crise mondiale, les acteurs de la solidarité fragilisés mais plus que jamais mobilisés »