Changement climatique : le témoignage de Rosario

La communauté de Santa Rosa est composée d’une trentaine de familles, dont celle de Rosario. Elle se situe à environ 50 km de Guayaramerin à l’extrême nord-est de la Bolivie. Bien qu’ils soient chez eux en Amazonie, les habitants ne détenaient pas, il y a encore quelques années, les documents légaux prouvant qu’ils étaient propriétaires des terres. Ils devaient pourtant abattre des arbres pour exploiter les bois précieux de la forêt ou défricher des terres agricoles pour cultiver de quoi se nourrir.

Tout a changé maintenant que la communauté est propriétaire de ses terres et qu’elle gère la forêt dans le cadre d’un système agro-forestier qui consiste à reboiser les terrains avec des espèces indigènes et à exploiter durablement le bois et les fruits. Cependant, le climat aussi a changé. Des inondations extrêmes et dévastatrices ont frappé la région notamment.

Rosario et sa communauté parlent fréquemment du changement climatique, de la façon dont il les affecte et de ce qui peut être fait. Ils sont pleinement conscients du fait que la déforestation reste le principal problème dans la région et ils s’emploient à reboiser et à protéger l’Amazonie.

« Tout le monde devrait se sentir concerné par ce problème, en particulier les gouvernements. Ils ont beaucoup à faire et à dire, et nous attendons de tout le monde, surtout des gouvernements, qu’ils en parlent lors des sommets et autres événements internationaux. Mais pour le moment, nous ne voyons pas assez de résultats. C’est bien ce qui nous préoccupe », explique Rosario.

" Les épisodes de chaleur extrême sont de plus en plus fréquents"

 « Nous parlons beaucoup du climat et de la façon dont il nous touche. Au sein de la communauté, nous avons discuté de ce que nous pourrions faire. Nous, les habitants de la forêt, nous voyons que le principal problème est la déforestation. Celle-ci nuit à l’ensemble de la communauté et a un impact sur le climat. Parce que nous nous sentons tous réellement concernés, nous avons mis en place des systèmes agro-forestiers, ce qui est notre façon d’essayer de préserver la forêt et de nous assurer que nous ne contribuons pas au changement climatique.

Pour essayer d’agir de manière concrète, nous nous reboisons les terres dégradées, et nous essayons de planter des espèces différentes et de créer un équilibre.

Dans le passé, il faisait plus frais en journée, mais maintenant les épisodes de chaleur extrême sont de plus en plus fréquents. Le soleil brûle plus fort. Pour nous les membres de la communauté et pour moi-même à titre personnel, c’est vraiment difficile. Le temps a tellement changé que plus personne ne sait trop comment réussir les cultures ».

 

Agissez à nos côtés :

La France préside la Conférence sur le climat qui aura lieu à Paris en décembre 2015. Signez notre pétition pour demander au gouvernement français de s’engager à lutter contre le changement climatique et à aider les populations les plus vulnérables !