Pourquoi le 8 mars n’est pas « la journée de la femme »

Le 8 mars est la journée internationale des droits des femmes. C’est une journée de mobilisation générale des féministes pour rappeler que le combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes est encore loin d’être gagné ! Oxfam vous rappelle pourquoi le 8 mars est bien la journée internationale des droits des femmes et non « la journée de la femme ».

Pourquoi les féministes se mobilisent le 8 mars ?

Depuis quand la journée internationale des droits des femmes existe-t-elle ?

Il existe des débats sur les origines du 8 mars. La Journée internationale des droits des femmes trouverait son origine dans les manifestations de femmes au début du XXe siècle, en Europe et aux États-Unis, réclamant des meilleures conditions de travail et le droit de vote.

La féministe allemande Clara Zetkin lance la proposition d’une journée internationale des femmes en 1910. Des journées de mobilisation se déroulent partout en Europe les années suivantes, mais c’est le 8 mars 1917 qui fait rentrer cette date dans l’histoire, avec la grève des ouvrières de Saint-Pétersbourg qui marque le début de la révolution russe.

Ce n’est qu’en 1977, suite à l’année internationale de la femme de 1975, que les Nations Unies instaurent une journée internationale des droits des femmes le 8 mars.  Depuis, la journée du 8 mars est le rendez-vous incontournable des féministes pour rappeler que le combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes est loin d’être atteint.

Pourquoi une journée internationale de lutte pour les droits des femmes ?

Les inégalités entre les femmes et les hommes sont les plus historiques et les plus structurelles de nos sociétés. Malgré des avancées ces dernières décennies, le chemin reste long pour atteindre l’égalité. Selon l’ONU, les femmes devront actuellement attendre encore plus de 300 ans avant de connaitre un monde égalitaire (source ONU Femmes) ! Les femmes et les jeunes filles continuent de subir le sexisme, la discrimination, les violences basées sur le genre, l’exclusion sociale et économique.

Chiffres-clés sur les droits des femmes

Dans le monde

  • Plus de 60 % des plus pauvres sont des femmes, soit 435 millions de femmes vivant avec moins de 1,9 $ par jour, 47 millions de femmes avaient basculé dans l’extrême pauvreté à cause de la pandémie de Covid19.
  • Dans le monde, 2,4 milliards de femmes en âge de travailler n’ont pas les mêmes opportunités économiques que les hommes (source Banque Mondiale)
  • À l’échelle mondiale, le salaire des femmes ne représente que 77 % de celui des hommes [3].
  • 1 femme sur 3 – soit 736 millions de femmes – a été victime de violences sexistes et sexuelles au cours de sa vie et 1 femme est tuée par son conjoint ou membre de sa famille toutes les 11 minutes[4].
  • Dans le pire des scénarios climatiques, l’insécurité alimentaire devrait toucher jusqu’à 236 millions de femmes et de filles supplémentaires, contre 131 millions d’hommes et de garçons de plus, en raison du changement climatique (source Nations Unies)
  • Les femmes consacrent environ 2,5 fois plus de temps aux soins non rémunérés et aux travaux domestiques que les hommes [5]

En France

  • Les femmes gagnent toujours 15% de moins que les hommes à travail égal, près de 3 points au-dessus de la moyenne de l’Union Européenne [6].
  • 20% des femmes inactives le sont à cause des « obligations familiales », c’est 4 fois plus que la part des hommes inactifs pour ces mêmes raisons [7].
  • 53% des pauvres en France sont des femmes, soit 4,9 millions de femmes vivant sous le seuil de pauvreté [8]. Deux tiers des personnes ayant recours à l’aide alimentaire sont des femmes [9].
  • 1 femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son conjoint ou ex et les cas de violences conjugales ont bondi de plus de 20% en 2021 [10].

Pourtant, le Haut Conseil à l’égalité alerte sur la persistance du sexisme en France [11] :

  • 9 femmes sur 10 anticipent et adoptent des stratégies d’évitement pour éviter des actes sexistes.
  • 40% des hommes trouvent normal que les femmes s’arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants
  • ¼ des hommes de 25 à 34 ans estiment qu’il faut parfois être violent pour se faire respecter.

Le 8 mars n’est pas la « journée de la femme »

Faire la différence entre « journée de la femme » et Journée internationale des droits des femmes

Le 8 mars est parfois considéré à tort comme « la journée de la femme ». Avec une récupération marketing pour cibler une clientèle féminine, avec des promotions sur les produits considérés comme « féminins », tel que les cosmétiques, les produits électro-ménagers ou les vêtements. Ces relents commerciaux véhiculent très souvent des stéréotypes sur le rôle de la femme dans la société (#laplacedelafemmestàlacuisine) profondément antiféministes et patriarcaux et donc à lopposé de lobjectif même de la journée internationale des droits des femmes. En plus, ils s’inscrivent dans une logique de surconsommation néfaste pour la planète.

Loin du romantisme, une journée de lutte !

Le 8 mars n’est donc pas la seule journée de l’année ou il faut complimenter et bien traiter les femmes. Bien au contraire, le combat pour les droits des femmes est un combat de tous les jours, devant impliquer autant les femmes que les hommes.

Le 8 mars, la JOURNEE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES, est une journée de célébration des luttes menées par les féministes et un moment de mobilisation générale pour rappeler que le combat pour l’égalité femme-hommes est loin d’être gagné !

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