Oxfam France, 25 ans d’engagements : le témoignage de Jean-Paul, militant

Cette année, Oxfam France fête ses 25 ans. 25 ans d’engagements, 25 ans de mobilisations pour un monde plus juste sans pauvreté. Pour remercier tous nos donateurs, bénévoles, adhérents, militant-e-s qui nous ont accompagné toutes ces années et continuent à nous soutenir aujourd’hui, nous leur donnons la parole tout au long de l’année 2013.

Chaque mois, découvrez les personnes qui partagent avec nous les valeurs du réseau Oxfam : citoyenneté active, conviction que la pauvreté n’est pas une fatalité et qu’elle peut être combattue par la volonté politique des décideurs et la mobilisation de citoyens éclairés et indignés contre les inégalités.

Jean-Paul, membre du groupe local Oxfam France de Nancy depuis 2005

Comment avez-vous connu Oxfam France ?

Je suis arrivé à Oxfam France en 2005 par un ami, militant d’Agir Ici. Par où commencer ? « Agir » et « ici et maintenant » ont été, je dirais, déterminants dans mon engagement. Dans un premier temps, je me suis impliqué en relayant les campagnes d’information citoyennes.

Agir sur les causes des injustices et de la pauvreté, cesser d’être dans le « pathos » ou dans la réparation ont également été des arguments convaincants.

Ensuite j’ai découvert lors des regroupements des Groupes locaux, ce style propre à Oxfam : agir sur les causes des injustices se fait avec le sourire, avec ce brin de décalage et d’humour qui nous caractérise. Par contre, le plaidoyer porté au plus haut niveau est fait de façon très sérieuse, expliqué par des données précises, et pour nous militants des « GL » (groupes locaux), les textes sont clairs, précis et argumentés pour informer les citoyens.

Oxfam France a 25 ans cette année, quel regard portez-vous sur ces 25 ans d’actions ?

J’ai pu voir ces dernières années la mue opérée par Oxfam France, qui s’est traduite par des liens renforcés avec Oxfam International d’une part, et l’association devenir un acteur majeur et influent dans le plaidoyer d’autre part. Le plus surprenant est que cela n’a pas changé les fondamentaux, les priorités sont restées les mêmes : expertise sur les causes, proximité avec les citoyen-ne-s et solidarité avec les autres associations qui luttent avec nous contre les causes des injustices et de la pauvreté.
Les avancées récentes sur certaines grandes questions (paradis fiscaux, Taxes sur les transactions financières, constat sur les agrocarburants…), je les lis autant comme le résultat d’actions de plaidoyer et contre-pouvoirs opérés à haut niveau que comme les effets de citoyens qui, au niveau local, ont fait entendre leur voix.
De même, lorsque Oxfam France donne de la voix en apprenant aux citoyens que trois des plus grosses banques françaises détiennent des produits financiers toxiques et infréquentables, je me dis que dans ce monde globalisé, le pays de « Tartuffe » doit bien avoir sa place au sein de la confédération des Oxfam.

Quelle est la campagne qui vous a le plus marqué ?

Il y a quelques années je vous aurais dit celle sur les Agrocarburants menée en 2008, mais maintenant je vous dirais la Taxe Robin des Bois avec cette superbe ambiance lors du G20 2011 en France où nous nous sommes vraiment amusés sur le pavé niçois. C’est assez surprenant, à croire qu’à chaque campagne nous allons de surprise en surprise tant les thèmes des campagnes nous interpellent et que les avancées et résultats constatés sont mesurables. Le récent Traité sur le commerce des armes par exemple. Trois mois avant le 1er juillet 2012, cette question était assez abstraite pour moi et je ne me voyais pas prendre rendez-vous avec un élu local, un sénateur très au fait sur cette question des transferts d’armes en France et en Europe. C’est pourtant ce que nous avons fait avec le Groupe local et il faut croire que le message d’Oxfam a été entendu car ce même sénateur, lors d’une communication à la délégation française qui allait se rendre aux négociations sur le traité à l’ONU, a repris des « éléments de langage » tout à fait saisissants et reconnaissables pour nous.

Que souhaitez-vous à Oxfam France pour cet anniversaire et les prochaines années ?

Je souhaite à Oxfam France de poursuivre dans la voie initiée toute ces années, les résultats attestent qu’il faut continuer ; et que l’apport de la confédération soit plus encore lisible par les citoyens rencontrés localement.
Pour les prochaines années je verrais bien pour Oxfam France les groupes locaux essaimer sur le territoire et le réseau des citoyens actifs se densifier.