A Marrakech, la Conférence climat de l’ONU doit être celle de l’action

Le 22e sommet des Nations unies pour le climat (COP22) commence aujourd’hui pour deux semaines à Marrakech (Maroc) et doit confirmer, après l’ambition affichée lors de la COP 21, la volonté politique des Etats les plus riches à enrayer le changement climatique.

Le rythme a été soutenu : moins d’un an après la 21e Conférence internationale sur le climat (COP21) qui s’est tenue à en France en décembre 2015, l’Accord de Paris est officiellement entré en vigueur le 4 novembre 2016 après avoir été ratifié par plus de 100 pays – dont la Chine, les Etats-Unis et l’Union européenne, les plus gros émetteurs mondiaux. Même si cet accord est insuffisant pour limiter le réchauffement, cette ratification est une étape majeure qui montre que les Etats ont pris conscience de l’urgence d’agir contre la crise climatique.

Contrairement à la COP21 qui avait suscité un intérêt public et médiatique considérable, les attentes concernant la COP22 sont moindres. Pourtant, le plus dur commence : après s’être mis d’accord sur de grands principes à Paris, les Etats doivent maintenant passer aux actes, c’est-à-dire définir des règles de mise en œuvre et apporter des réponses concrètes pour limiter le réchauffement  en-dessous de 2 °C – et si possible 1,5 °C. Alors que les pays les plus vulnérables et les plus pauvres subissent déjà les effets du changement climatique : menaces sur la sécurité alimentaire, déplacements forcés, pollutions, il est urgent de passer à l’action.

Sortir des fossiles, augmenter les financements

Un an après l’enthousiasme suscité par la COP21, l’urgence climatique reste la même : 2016 s’annonce d’ores et déjà comme une année record au niveau des températures, surpassant 2015 qui était déjà l’année la plus chaude jamais enregistrée depuis le début des relevés météorologiques. Le fait que la COP ait lieu cette année au Maroc est aussi l’occasion de rappeler que le continent africain est l’un des plus touchés par les impacts du changement climatique : cette année, les effets combinés du changement climatique et du phénomène El Niño ont dévasté les récoltes et menacent de famine 40 millions de personnes supplémentaires, et ce rien qu’en Afrique australe.

La solidarité exige d’apporter un soutien financier aux pays en développement pour s’adapter à des conditions climatiques extrêmes. La COP22 doit aussi s’atteler à ce défi majeur puisque que l’Accord de Paris n’y a pas complétement répondu. Or, selon Oxfam, les financements des pays membres sont en réalité en deçà de leurs annonces : Oxfam montre que sur les 41 milliards de dollars que les pays riches ont déclaré avoir versés chaque année, seulement 11 à 21 milliards de dollars étaient spécifiquement alloués à l’action climatique. Sur ce montant, 4 à 8 milliards étaient destinés à aider les pays pauvres à s’adapter aux effets du changement climatique, ce qui est loin d’être suffisant.

Pour rappel : les pays riches doivent contribuer à hauteur de 100 milliards de dollars par an, à l’adaptation des pays les plus au changement climatique. Une chose est sûre à l’entrée de la COP 22 : le compte n’y est pas.

Oxfam était présente l’année dernière pour suivre les négociations climat et porter la voix des plus vulnérables. Nous y serons encore cette année pour continuer de revendiquer la  justice climatique !

Pour suivre cette nouvelle quinzaine sous le signe du climat, rendez-vous sur Twitter avec @Armelle_LeComte, notre chargée de plaidoyer climat & énergie, @Sarah_Roussel, notre chargée de comm/médias et bien sûr le compte officiel d’@OxfamFrance !