« Le futur de la femme malienne, je le vois radieux »

Mariam est une jeune activiste malienne. Journaliste, poétesse et écrivaine, elle lutte pour les droits des femmes. Elle se bat particulièrement contre le mariage précoce et les grossesses non-désirées pour que les jeunes femmes puissent continuer leurs études.

Issue d’une famille de 6 enfants, elle se démarque très jeune et s’impose notamment face à son frère ainé : « je ne suis pas conformiste, je refuse d’être dans une cage. Quand j’étais étudiante j’ai connu une femme mariée que sa belle-mère refusait de voir étudier. Elle songeait à abandonner ses études car elle craignait de perdre son mari. Dans la tradition, les femmes ne sont femmes que quand elles sont dans un foyer. Je l’ai conseillé de continuer les cours. Elle a fini par accepter qu’elle était forte et elle a pu terminer ses études. »

Diplômée en droit, elle fonde la jeune association « Pour la Cause des Femmes » avec laquelle elle mène des actions de sensibilisation auprès des étudiants. « Je vais à la faculté sur la Colline à Bamako pour sensibiliser les jeunes sur différents sujets. J’essaie de faire passer le message. La femme est une personne à part entière, elle peut être au-devant de la scène. L’homme les voit comme des concurrentes mais elles ont les mêmes droits que les garçons même si souvent elles l’ignorent. En plus, il y a le  poids de la tradition qui les bloque. Je veux les convaincre qu’elles ont le droit de revendiquer leurs droits. »

Crédit photo : Oxfam / Sylvain Cherkaoui

Ses écrits en tant que journaliste et écrivaine se concentrent sur la promotion et la reconnaissance des droits des femmes. Elle travaille d’ailleurs sur la fin de son premier roman qu’elle auto-publiera, en indépendante. Mariam est optimiste : « Le futur de la femme malienne, je le vois radieux. Il y a aussi des hommes engagés, ça va changer c’est sûr. »

Marie-Anne, super héroïne du Sahel

« Le futur de la femme malienne, je le vois radieux. Il y a aussi des hommes engagés, ça va changer c’est sûr. »

L’éducation des filles au Sahel

Au Sahel, malgré les progrès de scolarisation des filles (le taux de scolarisation des filles a triplé en 30 ans au Niger), l’école ne parvient pas à gommer les inégalités entre filles et garçons. Elle contribue même encore parfois à accroitre l’écart d’opportunités de formation et d’insertion, faute de parvenir à maintenir les filles suffisamment longtemps dans le système scolaire. Dans beaucoup de familles, la décision d’éducation des filles dépend de la situation économique de la famille et passe après les choix éducatifs et professionnels des garçons, les grossesses et mariages précoces et les obligations domestiques qui leur sont imposées. Pourtant les filles et les femmes vivant dans la pauvreté sont celles qui auraient le plus à gagner.

L’éducation accroît le pouvoir décisionnel des femmes dans leur ménage et réduit l’écart salarial avec les hommes. Et si l’enseignement valorisait mieux l’application d’une pédagogie sensible au genre, cela permettrait de questionner les préjugés de genre, les pratiques pédagogiques discriminatoires et les codes sociaux discriminants qui peuvent être véhiculés au sein de la famille et des communautés. D’après l’UNESCO, si toutes les filles achevaient le cycle secondaire, le nombre de mariages précoces et forcés réduirait de 64 %.

Pour tout comprendre de la situation au Sahel voir notre page dédiée au sujet.